“MINUTE ZERO’’ est un nouveau livre qui vient tout juste de paraître aux Etats Unis. Il est signé par Todd Moss, un ancien collaborateur de l’ancienne secrétaire d’Etat du président Bush, Condoleezza Rice. Dans ce livre, il évoque l’histoire, telle qu’il l’a vécue, du putsch contre le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
Et se rappelle de la mission qu’il a effectuée, sous le sceau de l’urgence, dans notre pays. C’était, dit-il, le dimanche. Il se trouvait avec sa famille à Washington DC. Brusquement un appel du bureau de la secrétaire d’état, Condoleezza Rice, sonna chez lui.
On lui expliqua qu’il doit se rendre immédiatement en Afrique. Motif : un autre coup de force vient d’être perpétué en République islamique de Mauritanie. Quelques semaines plutôt, ce président d’un Etat ouest africain, premier chef d’état arabe élu démocratiquement sur le continent africain, était assis aux côtés du président Bush pendant les assises du forum global sur la démocratie.
Maintenant, écrit Todd, Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été arrêté par les militaires qui ont pris le contrôle de ce pays. Il faut dire que Todd, qui travaille au département d’état, avait une mission précise : faire comprendre aux putschistes la position ferme des Etats Unis contre le renversement du président élu.
Cette position se résume en quelques points très clairs : les putschistes courent le risque, s’ils n’accèdent pas aux demandes américaines, de voir plusieurs programmes US suspendus au niveau de la lutte contre le terrorisme, la formation de l’armée mauritanienne, des programmes également au niveau de l’Education et du développement…
Le message que l’envoyé américain devrait transmettre aux putschistes est qu’ils allaient perdre tous ces avantages s’ils ne remettent pas le pouvoir au président élu.
J’ai échoué, reconnait Todd, dans ma mission, car le général a réussi à légaliser son forfait à travers l’organisation d’élections frauduleuses… Mais ce que Todd ne sait peut-être pas est que son pays, les Etats Unis, qui s’était montré farouchement opposé à Mohamed Ould Abdel Aziz à sa prise de pouvoir, est devenu aujourd’hui son plus sûr allié dans la région.
D’ailleurs, l’actuel ambassadeur US, accrédité à Nouakchott, ne tarit pas d’éloges sur le système politique dans les pays. Particulièrement par rapport à ses choix relatifs à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme. L’unique dossier qui intéresse l’Oncle Sam chez nous.
Quoi qu’il en soit et quelques soient les soutiens extérieurs apportés au putsch de Mohamed Ould Abdel Aziz qui a pu se maintenir au pouvoir, son action contre un régime démocratiquement élu a ramené le pays dans l’incertitude, la confusion et le manque de perspectives.
Biladi RMI