
Les arcanes du palais de justice de Nouakchott connaissent actuellement une affaire commerciale assez peu commune.
La société BSA Télécommunication qui est actionnaire de l’opérateur Mattel, a demandé en justice une expertise de la gestion de cette société portant sur les dix années 2013-2022 (après avoir essuyé semble-t-il un refus de la part de l’actionnaire majoritaire/gérant).
Durant ces 10 années, BSA n’était pas au conseil d’administration et n’avait sur la gestion qu’une vague communication adressée aux actionnaires une fois par an à l’occasion de l’AG des actionnaires.
Cette période coïncide également pour une large part avec la période Aziz, de sinistre mémoire.
BSA a surtout découvert en 2022 des opérations financières extrêmement douteuses passées par les gestionnaires étrangers de la société Mattel avec l’un des actionnaires mauritaniens proche à l’époque de Aziz.
BSA a alors immédiatement déposé une plainte pénale contre cet actionnaire et les dirigeants étrangers impliqués avec lui, plainte dont l’instruction est avancée.
Et c’est à l’occasion de ces péripéties, qui jettent un grand trouble sur la gestion de la société Mattel, que BSA a demandé cet audit décennal.
Dans la foulée, BSA a demandé aussi, à titre conservatoire, la suspension de la distribution des dividendes en attendant le résultat de l’expertise.
Normalement, un audit indépendant devrait conforter tous les actionnaires et ils doivent tous l’accueillir favorablement.
Il en est de même pour la suspension des dividendes, qui n’est qu’une mesure provisoire de bon sens.
Ce ne fut pas le cas pourtant.
L’actionnaire majoritaire tunisien et gérant de la société (Tunisie Telecom) et l’autre actionnaire mauritanien (M. Béchir El Hassene) se sont ligués pour contrer cette demande.
Et ils mettent à contribution la société Mattel elle-même pour servir leurs desseins.
Ainsi, face à sa demande légitime, et qui sert l’intérêt de la société, c’est à dire de tous les actionnaires, BSA se retrouve face à cette troïka (Tunisie Telecom-Bechir-Mattel) qui multiplie les recours, appels et pourvois pour faire échapper la gestion à cet audit.
Qu’ont-ils donc à cacher pour se liguer et s’acharner de la sorte.
C’est ce que l’expertise qui a été confirmée par la justice ne manquera pas de dévoiler.
Wait and see…
Melainine Ahmed