Le Matin - Le Marocenregistrerait l’une des plus fortes croissances en Afrique du Nord en 2015, selon le rapport annuel de la Banque africaine de développement dédié à la région. Ce document de plus de 250 pages fait le point sur le développement des économies de 6 pays :Maroc, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Égypteet Libye.
Le Produit interne brut (PIB) du Maroc devrait rebondir de 4,5% cette année et de 5% en 2016. C’est l’une des plus fortes croissances attendues en Afrique du Nord, selon le rapport annuel 2015 de la Banque africaine de développement(BAD) sur la région.
Ce document de plus de 250 pages fait le point sur le développement des économies des 6 pays de la région : Maroc, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte. Si les économies nord-africaines ont, pour la plupart, enregistré des taux de croissance plutôt modestes en 2014, les perspectives sont positives pour les pays importateurs de pétrole, avec des cours en baisse et un environnement extérieur plus favorable.
Quant aux pays producteurs, la chute des cours des hydrocarbures impacte leur croissance et les oblige à lancer des réformes pour renforcer la résilience de leur cadre macroéconomique et diversifier leurs économies.
Globalement, la région Afrique du Nord enregistrerait une croissance de 4,5% cette année et 4,4% en 2016, contre 1,7% en 2014. Une forte augmentation du PIB est attendue en Libye (14,5% en 2015 et 6,3% en 2016), suivie de laMauritanie (5,9 et 6,6% respectivement) et au Maroc.
En Algérie, le PIB croitrait de 3,9% cette année et de 4% en 2016 alors qu’enÉgypte la croissance atteindrait 3,8 et 4,3% respectivement. Pour la Tunisie, laBAD table sur 1,7% cette année et un net rebond de 4,1% en 2016.
Concernant le Maroc, «les bonnes perspectives de croissance pour 2015 et 2016 devraient être principalement alimentées par la reprise du secteur agricole – toujours dépendant de la pluviométrie – et la poursuite de la tendance haussière des activités non agricoles, principalement les industries mécaniques, électriques et électroniques (IMME) et le secteur minier», soulignent les experts de la BAD. Cette croissance dépendra de plusieurs facteurs.
Tout d’abord, la poursuite de la reprise de la demande mondiale adressée au pays qui devrait enregistrer un accroissement de 6,7% en 2015. Ensuite, elle est liée à l’évolution des cours de pétrole dont la chute cette année devrait permettre au Maroc de poursuivre le redressement de ses équilibres macroéconomiques (amélioration du déficit budgétaire à -4,2% en 2015 et -3,8% en 2016 alors que le compte courant se s'élèverait à -6,1% cette année et à -5,6% en 2016.
Elle devrait revigorer, en outre, le pouvoir d’achat des ménages (avec une inflation maitrisée ne dépassant pas 1,4%) et la compétitivité des entreprises. Enfin, les prévisions de croissance dépendront aussi de la mise en œuvre des différentes réformes structurelles déjà engagées (régime de retraite, fiscalité, bonne gouvernance, justice et caisse de compensation).
Par ailleurs, le Maroc est de loin le premier pays bénéficiaire des financements de la Banque dans la région. Depuis le début de ses opérations dans le pays, laBAD a approuvé 145 projets pour un engagement global d’environ 10 milliards de dollars à fin 2014 (soit 7,18 milliards d’unités de comptes/UC ). La Tunisie est deuxième (5,4 milliards d'UC) devant l’Égypte (4 milliards d'UC).