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Le Président de la République, Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani, a effectué, lundi dernier, une visite de travail à la moughataa de Keur Macène, dans la wilaya du Trarza. Au cœur de cette visite : la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable pour la capitale, Nouakchott. Le Chef de l'État a personnellement supervisé l'inauguration d'une station de filtration de pointe à Beni Naaji et a posé la première pierre des travaux d'extension des capacités de traitement des installations côtières d'Aftout.
Ces deux projets majeurs, qui s'inscrivent dans la vision du Président "Mon ambition pour la nation", visent à renforcer la sécurité hydrique du pays et à parer aux défis environnementaux qui menacent l'alimentation en eau de la capitale.
Beni Naaji : Une forteresse contre la turbidité du fleuve
La nouvelle station de filtration de Beni Naaji constitue la réponse technique et rapide du gouvernement à un problème environnemental récurrent : les niveaux élevés de limon dans l'eau du fleuve Sénégal pendant la saison des pluies.
Dans son discours, la ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Mme Amal Maouloud, a rappelé l'impact direct de ce phénomène sur l'eau destinée à Nouakchott. "Nos installations ont dû fonctionner dans des conditions exceptionnellement difficiles, dépassant leurs capacités de conception", a-t-elle indiqué, soulignant que le Président de la République avait ordonné "une solution radicale" à ce problème.
Une réalisation rapide et efficace
Exécuté par la société chinoise SINOHYDRO pour un montant de 14,62 millions de dollars, le projet a été mené à un rythme soutenu. Les travaux, débutés en janvier 2025, ont été achevés en un temps record de moins de 7 mois. Cette installation, qualifiée de "rempart hydrique" par la ministre, permettra de produire 240 000 mètres cubes d'eau traitée par jour et réduira significativement la turbidité de l'eau brute.
L'usine est une véritable prouesse technique. Elle se compose de 6 unités de traitement (extensibles à 10), chacune comprenant des bassins de mélange rapide, de floculation et de filtration. La construction a nécessité 4 200 m³ de béton et 1 200 tonnes d'acier. Un bâtiment de traitement chimique dédié, équipé de 10 bassins et 14 pompes, assure la coagulation, la floculation et la désinfection de l'eau.
L'Extension d'Aftout Es Sahili : Vers une autonomie renforcée pour Nouakchott
Simultanément à l'inauguration de Beni Naaji, le Président El Ghazouani a lancé le projet d'extension des installations côtières d'Aftout Es Sahili. Ce projet d'envergure vise à augmenter la production d'eau de 150 000 à 225 000 mètres cubes par jour, soit un gain de 75 000 m³/jour.
D'un coût de 43 millions d'euros financés par le gouvernement français, ce projet est confié à l'entreprise française RAZEL. Il comprend la réhabilitation de la station de traitement de Beni Naaji, la construction d'un troisième bassin de décantation, une nouvelle station de pompage à N’Tékane et l'ajout de quatre filtres à la station du kilomètre 17. Les travaux doivent s'achever dans un délai de 30 mois.
Mme Maouloud a projeté une vision claire de l'avenir : "En moins de trente mois, la production destinée à Nouakchott à partir des deux sources (Aftout Es Sahili et Idini) doublera pour atteindre 325 000 mètres cubes/jour". Une augmentation spectaculaire comparée aux 150 000 m³/jour disponibles en 2020.
La cérémonie s'est déroulée en présence d'un parterre d'officiels nationaux et locaux, ainsi que des représentants des pays partenaires.
Une coopération internationale célébrée
M. Tang Zhongdong, Ambassadeur de Chine en Mauritanie, a souligné que l'inauguration coïncidait avec le 60e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, symbolisant une "coopération croissante". Du côté français, M. Luc Bouabie, conseiller économique à l'Ambassade de France, a exprimé la "fierté de la France d'accompagner la Mauritanie dans un secteur vital".
Les élus locaux, dont le président du Conseil régional du Trarza, M. Mohamed Cheikh, et le maire de Keur Macène, M. Cheikh El Moustapha Ahmed, ont exprimé leur fierté et leur soutien à ces projets "qui fondent la sécurité hydrique, réalisent la justice sociale et consacrent le concept d’un État protecteur".
Dès son arrivée à Keur Macène, le Président de la République a été accueilli par une foule enthousiaste et des représentants des corps constitués, témoignant de l'importance accordée par les populations à ces infrastructures qui touchent directement à leur vie quotidienne et à l'avenir de la capitale.