Gaza : Avant le cessez-le-feu, qui sera la dernière victime ? | Mauriweb

Gaza : Avant le cessez-le-feu, qui sera la dernière victime ?

mer, 08/10/2025 - 12:01

Après vingt-quatre mois d'un conflit asymétrique qui a ravagé la bande de Gaza, une question glaçante se pose : qui sera la dernière victime ? Cette interrogation résume l'horreur d'une guerre dont le bilan humain et humanitaire est catastrophique. Alors que les bombes continuent de tomber, une autre réalité émerge : l'État d'Israël, porteur de cette offensive, se retrouve dans une position de paria, plus isolé que jamais sur la scène internationale.

L'isolement croissant d'un État paria

Ce qui caractérisait autrefois le soutien quasi inconditionnel d'une partie du monde occidental à Israël semble s'éroder à grande vitesse. Les images insoutenables en provenance de Gaza, le nombre vertigineux de victimes civiles et les accusations plausibles de crimes de guerre ont retourné l'opinion publique mondiale. Cet isolement diplomatique n'épargne pas le traditionnel allié américain. Au sein même des États-Unis, l'opinion publique, notamment parmi les jeunes et l'aile progressiste du Parti démocrate, exprime une défiance grandissante. La question n'est plus seulement de savoir si Washington doit continuer à soutenir Israël, mais pourquoi et à quel prix moral. Ce changement d'atmosphère pourrait, à terme, contraindre la politique étrangère américaine.

Netanyahu : la fuite en avant comme seule stratégie

Derrière la poursuite obstinée des hostilités se profile la situation personnelle et politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Pour "Bibi", arrêter la guerre reviendrait à ouvrir une boîte de Pandore de conséquences judiciaires. D'une part, il devrait rendre des comptes devant les tribunaux israéliens où il est déjà poursuivi dans plusieurs affaires de corruption. Un arrêt du conflit signifierait probablement la chute de son gouvernement et le retour d'une opposition acharnée, sans la protection que lui offre l'état de « guerre nationale ».

D'autre part, et de manière plus grave, la Cour Pénale Internationale (CPI) enquête sur des crimes de guerre présumés commis durant ce conflit. La perspective de devoirs comparaître devant la justice internationale plane comme une épée de Damoclès sur le chef du gouvernement israélien. Dans ce contexte, la « fuite en avant » militaire apparaît comme une stratégie de survie politique et personnelle, une manière de repousser indéfiniment l'échéance du jugement.

Une impasse aux conséquences régionales et humaines désastreuses

Alors que les motivations de son leader semblent de plus en plus liées à son propre salut, Israël s'enfonce dans un bourbier aux conséquences incalculables. La sécurité promise reste un mirage, la haine générée par les images de Gaza assure un terreau fertile pour des décennies de conflit, et l'isolement diplomatique devient un fait accompli. La communauté internationale, bien que souvent impuissante, assiste à cette tragédie en pointant du doigt les responsabilités.

La question initiale, "qui sera la dernière victime ?", est une hyperbole qui traduit l'ampleur du désastre. Elle souligne l'urgence d'une solution qui passe nécessairement par un cessez-le-feu immédiat, une aide humanitaire massive et, enfin, la recherche d'une justice qui s'applique à tous, sans laquelle aucune paix durable n'est possible. La guerre à Gaza n'a pas seulement détruit un territoire ; elle est en train de redéfinir l'équilibre géopolitique de la région et la perception morale de ses acteurs.