La Cour de répression de l’esclavage de Nouakchott a rendu, lundi soir, deux jugements portant sur des peines de prison et des amendes, au terme de sa première audience depuis sa création en 2015, a-t-on constaté.
Elle a prononcé une peine d’un an de prison ferme contre l’auteur d’insultes à caractère esclavagiste et à une amende de 25.000 ouguiyas MRU à verser au Trésor public.
La cour a décidé la même peine et la même amende contre un second prévenu pour le même chef d’accusation, avec une compensation de 100.000 ouguiyas MRU au profit de chacune de ses deux victimes.
Mais la Cour a reporté, pour vice de forme, le procès d’un troisième prévenu accusé de pratiques esclavagistes.
La Mauritanie avait annoncé, il y a deux ans, la création de trois cours spécifiques pour le traitement des plaintes à caractère esclavagiste.
Ces cours se trouvent à Nouakchott, Nouadhibou et Nema (extrême Est) et couvrent chacune une partie du territoire mauritanien.
Selon le gouvernement mauritanien, l’esclavage n’existe pas dans le pays, même si ses séquelles perdurent encore, ce que rejettent les organisations de droits de l’Homme.
Amnesty International a récemment publié un rapport dans lequel elle estime que la Mauritanie contient aujourd’hui quelque 43.000 esclaves.
Officiellement aboli dans ce pays depuis 1980, l’esclavage a été incriminé et réprimé par la loi en 2007 avant d’être classé « crime contre l'humanité » et qualifié « d’imprescriptible » par une nouvelle loi en août 2015.
Apa