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Lors d'une rencontre avec les cadres, les notables et les citoyens de la moughataa de Timbédra, le Président de la République, M. Mohamed Cheikh El Ghazouani, a lancé un appel solennel à l'ensemble des Mauritaniens pour qu'ils dépassent les clivages politiques et unissent leurs efforts en faveur de la construction nationale et de la consolidation de l'apaisement politique.
Tourner la page des élections pour entrer dans l'ère du travail
Le Président a fermement souligné que les élections de 2024 sont derrière la nation. « Nous ne sommes plus dans une course électorale compétitive, mais au début de la deuxième année du mandat, qui est une étape de travail et de construction et non une étape de slogans électoraux », a-t-il déclaré. Il a jugé « absolument inacceptable » de perpétuer une atmosphère de campagne électorale, caractérisée par des discours tendus et des rumeurs, en dehors des périodes dédiées. Une telle approche, a-t-il expliqué, nuit à la cohésion nationale et entrave le développement du pays.
Une mise en garde ferme contre les rumeurs et la division
Le Chef de l'État a consacré une part importante de son intervention à mettre en garde contre les rumeurs et les comportements visant à semer la discorde. Il a affirmé que l'objectif de ces rumeurs, qu'elles concernent de futures candidatures ou qu'elles émettent des jugements sans fondement, est d'affaiblir l'unité de la société et de détourner l'attention des réalisations concrètes.
« Il n’y a pas de place parmi nous pour ceux qui pensent ou agissent pour un agenda autre que celui du programme que nous avons précédemment promis au peuple », a-t-il averti, précisant que les auteurs de ces rumeurs « subiront un plus grand préjudice ». Il a appelé à la vigilance face à ces pratiques qui constituent, selon lui, une perte de temps et nuisent à l'intérêt supérieur de la nation.
Recentrer le débat national sur les vrais enjeux
Pour le Président El Ghazouani, l'énergie nationale doit être canalisée vers les priorités essentielles. Il a énuméré plusieurs défis cruciaux sur lesquels le débat public devrait se concentrer :
-La promotion d'un développement équilibré ;
-La garantie d'un accès équitable aux services de base ;
-La création d'emplois pour les jeunes pour les protéger des fléaux comme la drogue et la criminalité ;
-Le traitement des séquelles du passé pour panser les blessures du tissu social.
Un plaidoyer pour des réformes institutionnelles structurées
Allant au-delà d'un simple appel à l'unité, le Président a ouvert la porte à un débat de fond sur les institutions mauritaniennes. Il a estimé naturel et nécessaire de s'interroger sur l'amélioration du système démocratique. Plusieurs questions ont été posées pour orienter ce dialogue national :
-Le système électoral actuel garantit-il des élections transparentes et crédibles ?
-Les institutions constitutionnelles (Parlement, Conseil économique et social, Autorité de la Fatwa) jouent-elles pleinement leur rôle ?
-Les régions et les municipalités disposent-elles des moyens et des compétences nécessaires pour un vrai développement local ?
Si la réponse est négative, a-t-il affirmé, « notre devoir est de renforcer la décentralisation, d’élargir leurs compétences et de développer leurs mécanismes de travail ». Il a invité l'élite politique et culturelle du pays à engager ce débat constructif, basé sur des idées et des propositions, pour parvenir à des consensus nationaux.
En début de rencontre, le Président a salué le dynamisme de la ville de Timbédra, qualifiée de « centre vital » et de lien entre les différentes zones du Hodh Chargui. Il a exprimé sa gratitude pour l'accueil chaleureux qui lui a été réservé, y voyant une preuve de l'esprit de patriotisme et de la conscience des habitants.
Répondant aux préoccupations locales, le Président a assuré avoir demandé au gouvernement d'accorder une « priorité absolue » aux projets d'infrastructures et de développement local dans la moughataa de Timbédra, reconnaissant leur importance pour soutenir l'agriculture, le commerce et améliorer les conditions de vie.
Le Président de la République a conclu en réaffirmant son engagement indéfectible envers le peuple mauritanien. « Je n’ai pris aucun engagement sans être pleinement convaincu de notre capacité à le réaliser, et je n’ai fait aucune promesse sans une intention sincère de la tenir », a-t-il déclaré.
Il a reconnu l'ampleur des défis, mais s'est dit certain que la conjugaison des efforts de tous les Mauritaniens, au-delà des origines et des positions, produirait de grands résultats. « La patrie peut accueillir tout le monde, et son succès est notre responsabilité à tous », a-t-il conclu, martelant que l'intérêt du pays reste au-dessus de toute considération politique étroite.