
La Mauritanie a officiellement rejoint le Mémorandum d’accord d’Abuja sur le contrôle des navires par l’État du port en Afrique occidentale et centrale. Cette adhésion, effective depuis le mercredi 8 octobre 2025, porte à vingt et un le nombre de membres de cet accord régional clé, marquant une étape significative pour la sécurité maritime en Afrique de l'Ouest.
Un aboutissement après un processus de consultations intensives
Cette adhésion n'est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d'un processus rigoureux de consultations qui s'est étendu sur trois mois entre les autorités mauritaniennes, représentées par l’Agence mauritanienne des Affaires maritimes, et le secrétariat général du mémorandum. Ce dialogue soutenu reflète l'engagement ferme de la Mauritanie à élever les normes de sécurité, de sûreté et de protection de l'environnement dans ses eaux territoriales et ses ports nationaux. En alignant sa législation et ses pratiques sur les standards régionaux, Nouakchott démontre sa volonté de jouer un rôle actif dans la gouvernance maritime collective.
Qu'est-ce que le Mémorandum d'Abuja ?
Signé le 22 octobre 1999 sous l'égide de l'Organisation maritime internationale (OMI), le Mémorandum d'Abuja est un cadre régional de coopération entre les autorités maritimes de la région. Son objectif principal est de lutter contre l'exploitation de navires "coucous" ou non conformes aux normes internationales. Pour y parvenir, il met en place un système coordonné de contrôle et d'inspection des navires étrangers faisant escale dans les ports des États membres. En harmonisant les procédures, l'accord vise à créer un filet de sécurité régional pour empêcher les navires sous-normes de jouer avec les différences de rigueur entre les ports.
Des objectifs stratégiques ambitieux
Le protocole d'Abuja poursuit plusieurs missions cruciales pour la région :
-Sécurité maritime : Assurer l'application stricte des normes internationales de sécurité ;
-Exclusion des navires non conformes : Interdire l'exploitation dans la région des navires qui ne satisfont pas aux exigences minimales ;
-Protection de l'environnement : Préserver l'écosystème marin contre les risques de pollution, notamment par les hydrocarbures ;
-Droits des marins : Améliorer les conditions de travail et de vie des équipages à bord des navires, conformément aux conventions internationales du travail ;
-Coopération régionale : Renforcer l'échange d'informations et la coopération entre les États membres, tout en développant les compétences des inspecteurs maritimes grâce à des programmes de formation harmonisés.
Des bénéfices concrets pour la Mauritanie
L'adhésion au Mémorandum d'Abuja est porteuse d'avantages multiples pour la Mauritanie. Elle permettra notamment :
-Une amélioration de la qualité du contrôle maritime dans les ports nationaux, grâce au partage d'expertise et à l'adoption de procédures d'inspection éprouvées ;
-Un renforcement de la protection de l'environnement côtier et marin mauritanien, un atout écologique et économique vital, contre les risques accrus de pollution ;
-La consolidation de la réputation des ports mauritaniens en tant que plateformes sûres, certifiées et conformes aux standards internationaux, un argument de poids pour attirer le trafic maritime et les investissements.
En intégrant ce réseau régional, la Mauritanie ne se contente pas de bénéficier d'un système de contrôle renforcé ; elle en devient un maillon actif, contribuant à sécuriser l'une des voies maritimes les plus importantes d'Afrique. Cette décision stratégique consolide la position du pays comme un acteur responsable et engagé dans la sécurité et la durabilité des activités maritimes en Afrique de l'Ouest.