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Lors du dernier Conseil des Ministres, le gouvernement a approuvé plusieurs projets structurants, dont le financement d'un corridor électrique historique, l'extension du centre national de cardiologie et l'obligation pour les minières d'adopter les énergies renouvelables.
Ces projets, validés par les ministres concernés, s'articulent autour de trois piliers fondamentaux : le renforcement des infrastructures énergétiques, l'amélioration des services de santé et l'accélération de la transition verte. Au cœur de ces annonces, le financement d'une ligne à haute tension entre Nouakchott et Néma, un projet phare qui mobilise à lui seul une enveloppe globale de plus de 800 millions d'euros.
Le « Mauritania Regional Transmission Corridor » : une colonne vertébrale énergétique pour le pays
Parmi les projets approuvés figure la ratification du contrat de financement avec la Banque Européenne d'Investissement (BEI) pour le « Mauritania Regional Transmission Corridor ». Ce programme stratégique prévoit la construction d'une ligne de transport d'électricité à haute tension sur 1 189 kilomètres, qui reliera la capitale Nouakchott à la ville de Néma, avec une extension vers Kiffa.
L'objectif est triple : améliorer l'accès à l'électricité pour les populations, renforcer la sécurité d'approvisionnement et accroître la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national. Le ministre de l'Énergie et du Pétrole, M. Mohamed Khaled, a détaillé le financement de ce corridor, qui représente un investissement colossal.
Le ministre a par ailleurs annoncé la construction prochaine d'une centrale électrique à Aleg, qui viendra consolider le réseau en reliant la ligne entre Nouakchott et la capitale du Brakna.
Extension du Centre National de Cardiologie : un investissement pour la santé de tous
Le Conseil a également donné son feu vert au financement de l'extension du Centre National de Cardiologie, via deux conventions de crédit signées avec la Banque Islamique de Développement (BID). Ce projet de santé publique ambitionne de répondre à la demande croissante en soins cardiovasculaires spécialisés.
Les financements alloués se décomposent ainsi :
-Un premier prêt de 18 millions d'euros sera consacré aux infrastructures, incluant la construction d'un bâtiment de trois étages ;
-Un second prêt est destiné au renforcement de l'équipement et à l'amélioration du plateau technique. Les informations sur son montant varient légèrement selon les sources : 180 000 euros selon le compte-rendu ministériel, ou 8,18 millions d'euros selon le communiqué officiel ;
Quelle que soit la version, cet investissement permettra une augmentation significative des capacités d'accueil, le nombre de lits passant de 126 à 206. Le gouvernement souligne que ce centre élargi assurera une prise en charge de qualité des maladies cardiovasculaires pour près de 100% de la population mauritanienne.
Transition énergétique : les sociétés minières mises à contribution
Dans le cadre de sa politique énergétique, le gouvernement a adopté un projet de décret imposant des obligations strictes aux sociétés d'exploitation minière. Désormais, ces entreprises devront augmenter progressivement la part des énergies renouvelables dans leur mix électrique à un rythme annuel minimal de 5% jusqu'en 2030.
Pour garantir l'application de cette mesure, un comité de suivi conjoint sera mis en place . Les sociétés qui ne respecteront pas ces objectifs devront s'acquitter d'une compensation financière. Les fonds ainsi collectés seront utilisés pour soutenir des projets d'électrification en milieu rural, créant ainsi une boucle vertueuse de développement.
Les décisions prises lors de ce Conseil des Ministres dessinent une vision cohérente et ambitieuse pour le développement de la Mauritanie. Le « Mauritania Regional Transmission Corridor » pose les bases d'une infrastructure énergétique moderne et durable, essentielle pour l'économie. L'extension du Centre National de Cardiologie témoigne d'une priorité accordée au capital humain et à l'accès aux soins. Enfin, l'obligation faite aux minières d'intégrer les énergies vertes montre la détermination du pays à aligner son développement industriel sur des impératifs environnementaux. Ensemble, ces projets forment les piliers d'une stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée.