%20(1).png)
La Mauritanie enregistre une avancée notable dans la modernisation de son système financier avec l’inauguration, ce mercredi, du nouveau siège de la BFI, au cœur de Nouakchott. Présidée par le Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), M. Mohamed Lemine Ould Dhehby, la cérémonie a réuni un large éventail d’acteurs économiques, institutionnels et diplomatiques, marquant le sérieux des ambitions de la banque.
Un atout pour la commune et la capitale
Le maire de Tevragh Zeïna, M. Taleb Ould Mahjoub, a salué une « réalisation qualitative » pour sa commune.
Selon lui, ce nouveau siège accompagne la modernisation urbaine en cours dans la capitale, crée de nouvelles opportunités d’emploi et renforce la confiance dans les institutions financières. De son coté, M. El Hanchi Ould Mohamed Saleh, délégué général de l’Association Mauritanienne des Professionnels des Banques, a rappelé que le secteur connaît depuis quelques années une transformation profonde et structurée. Parmis lesquels la modernisation de la politique de change, avec la création d’un marché réglementé ; la digitalisation des paiements, grâce au système de compensation électronique et la mise à jour des lois et réglementations, qui sécurise les investissements et améliore la transparence.
Cette dynamique collective, portée par les réformes de la BCM, constitue selon lui « la base solide de la croissance que célèbre aujourd’hui tout le secteur ».
Pour le directeur général de la Banque de Financement et d’Investissement, M. Sidi Mohamed Ould Boullah Cherif, l’ouverture de ce nouveau siège marque « une étape cruciale dans le développement du système bancaire national ».
Il a souligné : le rôle de la stabilité politique et sécuritaire du pays, rendue possible par la vision du Président de la République, la conformité complète du projet aux orientations de la Banque Centrale et et la volonté de la BFI d’accompagner le dynamisme économique accéléré que connaît la Mauritanie.
Selon lui, la banque entend consolider son rôle dans le financement du secteur privé, moteur essentiel du développement.
Qui est la BFI ? Un acteur islamique engagé pour l’économie nationale
Selon sa propre présentation, la BFI est une banque islamique créée en 2012, autorisée par la décision N° 008/GR/2012 de la BCM, et opérationnelle depuis 2017. Elle s’adresse à une clientèle diversifiée — grandes et moyennes entreprises, professionnels, institutions, associations et particuliers — offrant des produits flexibles, innovants et conformes aux principes de la finance islamique.
Depuis ses débuts, la BFI s’est imposée comme un acteur de référence dans le paysage bancaire mauritanien, souhaitant contribuer activement au développement de l’économie nationale.
Parmi ses engagements : proposer des offres sur mesure adaptées aux besoins de chaque client ; soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) et les micro-entreprises, vecteurs essentiels de croissance et de création d’emplois et maintenir des montages financiers conformes aux principes de la finance islamique, tout en restant compétitive et innovante.
Un siège moderne, mais un besoin criant de proximité et de diversification
L’ouverture de ce nouveau siège central est un signal fort : architecture contemporaine, équipements modernes, services bancaires directs et numériques — autant d’outils modernes pour rendre le service bancaire plus efficace et accessible.
Pourtant, au-delà de cette réussite institutionnelle, une question demeure : la BFI doit aller plus loin pour devenir véritablement une banque de proximité.
Déployer des agences dans les quartiers périphériques de Nouakchott, dans les villes moyennes et les zones rurales, pour que le service bancaire atteigne ceux qui en sont encore éloignés.
Lancer de nouveaux produits : micro-crédit pour les petites activités, facilités pour les artisans, solutions d’épargne adaptées aux classes modestes, mobile-banking, etc., afin d’étendre l’inclusion financière — un des objectifs affichés par la banque elle-même.
Mettre l’accent sur l’éducation financière : sensibiliser les citoyens aux produits bancaires islamiques, à la gestion d’un compte, à l’épargne, aux crédits responsables — un levier essentiel pour que la banque serve réellement l’économie populaire et non uniquement les grandes entreprises.
Ce chemin est décisif : c’est en se rapprochant des populations, en adaptant ses services aux besoins réels, que la BFI pourra transformer son image d’institution urbaine et élitiste en banque du peuple — moteur d’un développement inclusif et durable.
Une dynamique favorable — mais à consolider
Lors de la cérémonie, le secteur bancaire national a été salué pour ses réformes, la modernisation de la politique de change, la digitalisation des paiements, et les efforts en faveur de l’inclusion financière.
La BFI, avec ce nouveau siège, s’inscrit dans cette dynamique. Son rôle ne se limite plus à l’intermédiation financière pour les grandes entreprises : elle ambitionne d’être un partenaire du développement, un acteur clé pour financer les PME, soutenir l’entrepreneuriat, et accompagner l’essor économique du pays.
Mais pour que cette ambition soit pleinement réalisée, la banque devra faire preuve d’audace — en ouvrant des agences, en lançant des produits adaptés aux populations modestes, et en se positionnant comme une banque de proximité accessible à tous.
Un tournant — vers la modernisation, mais surtout vers l’inclusion
L’inauguration du nouveau siège de la BFI marque une étape symbolique importante : elle incarne la volonté de la Mauritanie de moderniser son système bancaire, d’attirer les investissements, de soutenir l’économie nationale.
La BFI, en tant qu’acteur islamique, flexible et diversifié, possède les fondations pour jouer un rôle central. Mais les vrais défis sont devant elle : transformer son territoire, ses services, son accessibilité pour devenir une banque véritablement au service de l’ensemble des Mauritaniens.
Dans le contexte actuel — de croissance, de réformes, d’urbanisation rapide — c’est une ambition non seulement pertinente, mais nécessaire.