Les enquêteurs inspectent la carcasse de la voiture carbonisée, dont les deux occupants ont été tués par l'explosion d'une bombe. Lors d'une simulation au Sénégal et en Mauritanie, des instructeurs américains enseignent leurs techniques à leurs partenaires africains, en leur souhaitant de ne jamais avoir à s'en servir.
Les participants, policiers, gendarmes, militaires et magistrats sénégalais, ratissent méticuleusement la "scène de crime", point de départ de cet exercice de quatre jours débuté dans la base militaire de Thiès, à environ 70 km à l'est de Dakar.
Si les corps sont représentés par deux mannequins, la déflagration qui a arraché le toit de la Mercedes bleue n'a rien de fictif. C'est une charge d'1,5 kg d'explosif C4, précisent les formateurs du FBI, la police fédérale américaine.
"Il est 09H30, l'explosion s'est produite dans le coffre. Le témoin est un vendeur de rue, Saïd Mohamed", récapitule le chef d'équipe, un lieutenant de l'armée sénégalaise, après les premières constatations et l'interrogatoire d'un spécialiste des explosifs du FBI, qui joue le rôle d'un passant.
Un autre groupe sécurise les lieux et met en place un périmètre délimité par un ruban jaune, puis tamise les environs de l'explosion à la recherche de fragments, signalés par de petits fanions piqués dans le sol.
Pour la première fois cette année, les manoeuvres militaires annuelles Flintlock organisées en Afrique par les forces spéciales américaines avec une trentaine de pays comportent une dimension policière.
"Le scénario auquel les stagiaires sont confrontés est celui de deux individus, deux terroristes, qui ont franchi la frontière de Mauritanie au Sénégal, et la ceinture d'explosifs qu'ils transportaient s'est déclenchée prématurément", explique Victor Lloyd, agent spécial du FBI et attaché juridique à l'ambassade américaine, d'où il couvre 11 pays d'Afrique de l'Ouest.
"Un de nos buts dans cette formation est de leur enseigner comment réagir à un attentat terroriste, dont j'espère qu'il ne se produira jamais sur le territoire sénégalais, indique-t-il. C'est comme une assurance automobile: on en prend une en espérant ne jamais avoir à s'en servir".
- Remonter aux commanditaires -
En tee-shirt gris libellé "Wisconsin Engineering" et bob sur le crâne, le "témoin" indique attendre de ses élèves "qu'ils découvrent l'identité des deux terroristes et que c'est une ceinture d'explosifs qui s'est déclenchée accidentellement à l'arrière".
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