Entre nostalgie pour l'ère Aziz et une possible critique voilée envers l'administration actuelle.
Dans une récente contribution pour le magazine Financial Afrik, l'avocat Jemal Taleb Lemoigne a présenté une analyse empreinte d'une certaine nostalgie pour l'ère de l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. L’avocat, connu pour ses liens étroits avec le pouvoir durant cette période, semble peiner à masquer son attachement à une époque où il jouissait d'une influence notable, s'occupant des intérêts familiaux de figures proches de l'ancien président, telles que ses enfants et son gendre. C’est aussi le rôle qu’il essaye de jouer aujourd’hui auprès d’hommes d’affaires proches du régime actuel.
Tout au long de son texte, Jemal compare indirectement les périodes de gouvernance en Mauritanie, suggérant subtilement une certaine déception envers l'administration actuelle de Mohamed Ould Ghazouani. Malgré ses éloges pour les efforts de développement social et économique sous Ghazouani, ses références fréquentes à l'ère Aziz trahissent une préférence marquée pour le passé.
L'avocat fait allusion à plusieurs personnalités qu'il a introduites dans le cercle du pouvoir durant les années Aziz, et qu’il amenait régulièrement dans ses valises à Nouakchott comme l'écrivain Gaston Kelman, l'avocat Eric Diamantis, la file de l'écrivain Franz fanon; l'ancien juge Jean Louis Bruguière, la députée Amélia LAKRAFI, Eric Besson, Peer de Jong, Le colonel en retraite Peer de Jong et pour le régime actuel de Ghazouani il n'a encore amené que le journaliste islamophobe Yves Thréard. Montrant le contraste criant dans le choix des invités qui montre une inclinaison moins favorable au régime actuel.
Jemal se réfère également au philosophe français Saint Simon pour dépeindre une vision idéalisée du progressisme social, une manière de critiquer par la comparaison les politiques actuelles qu'il juge insuffisantes malgré leurs ambitions déclarées. Cette stratégie rhétorique met en lumière sa perspective critique voilée envers les orientations actuelles, tout en glorifiant un passé qu'il considère comme plus prospère ou au moins plus favorable à ses intérêts personnels et professionnels.
Bien que Jemal Taleb Lemoigne s'efforce de présenter un tableau objectif des avancées sous Ghazouani, son texte révèle une lutte intérieure entre la reconnaissance des nécessités politiques actuelles et une nostalgie pour un temps révolu où il jouissait d'une position plus avantageuse. Cette dualité rend son analyse gauchement dithyrambique et complexe, offrant un aperçu de la tension entre les époques politiques en Mauritanie et les loyautés individuelles qui peuvent influencer la critique publique.
MSS