Les États-Unis ont récemment soumis au Conseil de sécurité un projet de résolution concernant la question du Sahara occidental. Cette démarche suscite de vives réactions, notamment de la part de l’Algérie et du Front Polisario, qui y voient un manquement notable à certaines résolutions antérieures.
Le texte fait écho à la prolongation imminente du mandat de la MINURSO à l’ONU, saluant "l'élan" créé lors des tables rondes de décembre 2018 et mars 2019. Il met en exergue la nécessité d’une poursuite des consultations entre les parties concernées, dont le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie.
L'administration Biden a clairement exprimé sa vision d'un « accord juste, une solution politique mutuellement acceptable, fondée sur le compromis ». Le projet de résolution met l’accent sur la nécessité d’une coopération renforcée au sein des États membres de l’Union du Maghreb Arabe. Cette coopération serait la clé pour assurer stabilité et prospérité dans la région du Sahel.
Toutefois, le texte suscite des interrogations. Il met en avant le rôle de la MINURSO sur le terrain et l'exigence pour cette dernière de remplir efficacement son mandat. En revanche, le projet de résolution omet délibérément de mentionner la solution du "référendum", pourtant fortement préconisée par l’Algérie et le Polisario. Une telle omission semble ignorer les résolutions du Conseil de sécurité qui ont précédemment mis en avant cette voie. À la place, le document fait référence aux résolutions adoptées de 2007 à 2022, qui privilégient une solution politique.
De plus, l’absence totale de mention de l’Union africaine, organe clé dans le règlement de la question du Sahara, semble pencher en faveur du Maroc.
Les enjeux sont clairs : alors que les jours à venir promettent d'être tendus, chaque partie cherchera à rallier ses alliés au Conseil de sécurité pour apporter des amendements au texte. Les regards se tourneront inévitablement vers la France, dont la position sera scrutée avec attention par Rabat et Alger.
Ce projet de résolution intervient à un moment crucial, révélant non seulement les tensions géopolitiques persistantes autour de la question du Sahara occidental, mais aussi les subtiles dynamiques diplomatiques à l’œuvre au sein du Conseil de sécurité de l'ONU.