France 24 - Le Cameroun a remporté son huitième de finale malgré la résistance héroïque des Comores (2-1) qui ont disputé ce match sans gardien de métier dans les buts et réduits à 10 quasiment toute la rencontre.
Un match de la honte et des Comores héroïques malgré tout. Plus que la qualification du Cameroun pour les quarts de finale de la CAN-2022 après sa victoire face aux Comores (2-1), c'est ce que les fans de football retiendront du match qui s'est déroulé lundi 24 janvier au stade Paul Biya d'Olembé, alors que les Lions indomptables affronteront la Gambie au prochain tour.
Ce huitième de finale entre le pays hôte et les Comores, qui disputent leur première phase finale de CAN, risque probablement de faire davantage parler pour ce qui s'est passé hors du terrain. Samedi, douze cas de Covid-19 étaient détectés dans la délégation comorienne, laissant les Coelocanthes sans gardien : Ali Ahamada et Moyadh Ousseini sont positifs tandis que l'habituel titulaire Salim Ben Boina s'est blessé au début de la compétition.
À quelques heures du coup d'envoi, les supporters du Petit poucet reprennent espoir : un test d'Ali Ahamada est revenu négatif. Cependant, à quelques minutes de la rencontre, c'est la douche froide : la CAF ne l'autorise pas à jouer, en vertu d'un règlement édicté la veille. Pour ajouter à l'injure, le car des joueurs est pris dans les embouteillages, ce qui contraint les Comoriens à tenir leur briefing d'avant-match dans le bus.
Un latéral dans les buts au coup d'envoi
La farce commence donc. Les Comores sont obligées de débuter avec un joueur de champ dans les buts. C'est Chaker Alhadhur, passé par Nantes, Caen et Châteauroux, qui s'y colle, sans même s'échauffer avant le match.
Et dès le début de la partie, les Comores envoient un premier coup de semonce : Youssouf prend sa chance à 30 mètres sur coup franc. Onana cafouille et le stade d'Olembé, rempli au mépris des jauges Covid, retient son souffle.
Les Comores rêvent alors d'un exploit mais l'arbitre y ajoute son grain de sel après seulement sept minutes de jeu. Le capitaine Nadjmin Abdou marche sur la cheville de Ngamaleu. Après consultation de la VAR, l'arbitre de la rencontre applique – trop ? - strictement le règlement : carton rouge.
Une vaillante résistance des Comores
Le Cameroun prend alors le contrôle du match et commence à pilonner le but d'Alhadhur de manière maladroite. Plusieurs tentatives manquent le cadre. Puis Ngamaleu trouve Aboubakar dans la surface, ce dernier donne un caviar à Karl Toko Ekambi qui n'a plus qu'à ajuster le gardien (1-0, 29e).
Les hommes d'Amir Abdou, également absent pour Covid, ne s'avouent pas vaincus. Il faut une double parade d'Onana sur des frappes de Mogni et Youssouf pour éviter l'égalisation (32e).
Les Lions indomptables ont beau jouer tranquillement, sans doute soucieux de ne pas enfoncer outre-mesure leurs adversaires du soir, les Comores ne se contentent pas de les attendre. Ils pressent leurs adversaires, relancent proprement et se projettent en bloc sur les rares occasions qu'ils se procurent.
Et Alhadhur se découvre une vocation de gardien. Il sort un arrêt réflexe sur une tête d'Aboubakar (49e), une double parade devant le capitaine camerounais puis Ngamaleu (53e). Onana répond en bloquant les tentatives de Youssouf.
Cependant, la vaillante résistance a ses limites. Les Comores craquent une première fois contre Aboubakar. Un but déclaré hors-jeu. Puis, il craque lors que le capitaine camerounais, bien servi par Hongla, ajuste le gardien pour s'offrir un sixième but dans la compétition (2-0, 70e).
Les Comores veulent sauver l'honneur. Ali Mohamed trouve le poteau (74e) tandis qu'Onana repousse les frappes d'El-Fardou. C'est finalement M'changama qui trouve la faille d'un coup franc envoyé en pleine lucarne (81e, 2-1).
L'espoir revient chez les Comores, mais le score en reste là. Les coéquipiers d'Alhadhur ne parviennent plus à mettre en danger Onana.
Les Comores auront fait bonne figure malgré les circonstances défavorables et quittent la CAN la tête haute. Le Cameroun sort vainqueur de ce duel aux dés pipés par les conditions du match. Pas le football africain et la CAF en revanche qui, une nouvelle fois, risque de se retrouver aux centres des moqueries du reste du monde.