La malnutrition, c’est ce dont souffrent de nombreux enfants chez les Adwaba et villages environnants, une zone située dans la moughata de Djiguenni (Hod el-Chargui).
Une équipe de journalistes d’Alakhbar s’est rendue sur place cette semaine. Elle a constaté l'absence quasi complète de centres de santé et d’équipes médicales.
Le phénomène de malnutrition a été accentué dans cette partie de l’Est de la Mauritanie par la sècheresse, due au déficit de la pluviométrie depuis 2017, et par la transhumance du bétail à la recherche de pâturage dans les pays voisins.
« Les enfants n’ont rien à manger »
Partout, dans les endroits visités par les journalistes d’Alakhbar, la même phrase revenait sur toutes les lèvres : « Les enfants n’ont rien à manger ». C’est ce que répéte d’ailleurs Hourya Mint Aba, une mère de famille que nous retrouvons au village de Vadhla, dans l’Ouest de Djiguenni.
En effet, cette phrase résume toute la souffrance de ses enfants sur lesquels apparaissent clairement les symptômes de malnutrition. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la malnutrition intervient dans plus de la moitié des décès d’enfants. Elle cause le retard de croissance (faible rapport taille/âge), l’émaciation (faible rapport poids/taille), l’insuffisance pondérale (faible rapport poids/âge) et le manque de vitamines et de minéraux essentiels.
Sur le visage de Hourya, nous lisons sa déception. Ne sachant pas à quel saint se vouer, cette mère de deux jumeaux se livre au destin. « Ils (les jumeaux) sont tombés malades à cause de la faim. Ils ont faim. Je n’ai pas de lait pour les allaiter et je n’ai rien à leur donner à manger. ».
Recours au maïs blanc, "mauvais" pour la santé des enfants
A notre question : « Pourquoi vous n’avez pas amené vos enfants à l’hôpital ? », sa réponse de Hourya est : « Moi-même je suis malade. Je n’ai pas la force d’aller à l’hôpital. Même si je pouvais y aller je n’aurais pas de quoi couvrir les frais de soin ou d’ordonnances. Je n’ai pas d’argent ».
Finalement, certaines familles des Adwaba font recours au maïs blanc qu’ils appellent communément « Mougah » pour nourrir les enfants. Mais il faut traverser la frontière et aller jusqu’au Mali voisin pour trouver ce maïs qui « est mauvais pour la santé des enfants » et dont le prix ne cesse d’augmenter en raison de la forte demande. « Mais nous n’avons pas d’autre choix si nous voulons sauver nos enfants », se désole Ekhdeidia Abeib, du village de Chrouata.
alakhbar.info