Le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz continue de violer les droits élémentaires des citoyens mauritaniens de façon éhontée.
Depuis le coup d’Etat contre le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, premier Président élu à l’issue d’un scrutin libre, transparent et démocratique, l’ex général Ould Abdel Aziz ne cesse d’étaler à la face des citoyens mauritaniens son vrai visage de despote.
C’est ainsi, qu’il a catégoriquement refusé d’appliquer les conclusions de la médiation internationale (Accords de Dakar), à la suite du coup d’Etat. Mais ces violations graves se sont accentuées depuis qu’approche la fin de son second et constitutionnellement dernier mandat.
En effet, depuis près de deux ans, il a entrepris des manœuvres en vue de changer certaines dispositions de la constitution de la Mauritanie. En dépit d’une opposition farouche de l’ensemble de l’opinion publique nationale, il veut introduire ces changements de gré ou de force. Car, après un vote négatif du Sénat, il a choisi –contre les dispositions de la constitution – d’organiser un référendum autour de ces changements sans importance actuelle pour la vie du pays.
Plus grave : son gouvernement refuse de répondre aux convocations du même Sénat, pour les besoins d’une enquête sur la gabegie, par le biais de marchés de gré à gré, qui fleurissent depuis sa prise de pouvoir. Or, l’enquête parlementaire est une prérogative de chacune des deux chambres. Aucun des responsables des opérations visées n’a daigné répondre aux invitations du Sénat. Pourtant, dès sa prise de fonction, Ould Abdel Aziz a prétendu être « le Président des pauvres », qui « lutte contre la gabegie ».
Plus récemment encore, on a brutalement arrêté le sénateur Ould Ghadda, à la suite d’un malheureux accident de la route, avec homicide involontaire. Et, comble d’exaction, on lui a arraché ses téléphones, pour diffuser des éléments de ses conversations privées, en les dénaturant ; pratiques de régimes autocratiques. Or, ce sénateur présidait la commission d’enquête sur les marchés de gré à gré réalisés sous le magistère d’Ould Abdel Aziz.
Face à cette situation d’une extrême gravité, les militants et responsables des organisations membres du FONADH :
Condamnent avec la dernière énergie cette poussée autocratique, qui pourrait être le prélude à une autre confiscation du pouvoir ;
rendent Ould Abdel Aziz responsable de toutes les conséquences d’une évolution catastrophique de la situation ainsi créée ;
invitent toutes les personnes éprises de paix et de justice, en Mauritanie et à travers le monde, à une solidarité agissante, en vue de prévenir d’autres dérives autocratiques à l’encontre du peuple mauritanien en entier.
Fait à Nouakchott, le 22 juillet 2017
Les signataires :
Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH),
Collectif des Anciens Fonctionnaires de la Police Victimes des Evénements de 1989
Collectif des Rescapés, Amnistiés, Détenus Politiques Civils Torturés(CRADPOCIT)
Collectif des Veuves,
Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains en Mauritanie(CSVVDHM),
Groupes d’Etudes et de Recherches sur le Démocratie et le Développement Economique et Social (GERRDES),
Ligue Africaine des Droits de l’Homme (Section Mauritanie),
Regroupement des Victimes des Evénements de 1989- 1991 (REVE),
SOS – Esclaves,
Association de la Femme Citoyenne Engagée (AFCE)
Association des Femmes Chefs de familles (AFCF),
Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE (AMPLCS),
Association pour la Renaissance du Pulaar en RIM (ARPRIM),
Association pour le Renforcement de la Démocratie et de l’Education Citoyenne (ARDEC),
Association pour le Développement Intègre de L’Enfant (APDE),
Association pour la Promotion de la Langue Wolof en RIM (APROLAWORIM),
Association d’Appui au Développement à la Base (SALNDOU).
Ligue Mauritanienne des Droits de l’homme (LMDH),
Union Nationale des Rapatriés Mauritaniens du Sénégal (UNRMS)