Le Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU) manifestait samedi 11 mars contre les amendements constitutionnels. Echarpes vert-jaune noués au cou ou brandissant des drapeaux, les manifestants, venus des quatre coins de Nouakchott, scandaient des slogans dans les langues nationales, en arabe et en français ("Ravdine ! Ravdine !, on refuse, on refuse"). "Y’en a marre de Aziz qui est en train de mener le pays vers l’inconnu. Pire, les sociétés sont en train de mettre la clé sous le paillasson et la vie est de plus en plus difficile et le coût de la vie chère", a indiqué à Cridem, l’un des manifestants. Partis du carrefour Madrid, les manifestants ont défilé sous des bannières rayées de formules comme "Non au tripatouillage de la Constitution", "Non à la mutilation du drapeau" ou encore "Non au pillage, à la gabegie et à la corruption" faisant allusion aux politiques désastreuses de Mohamed Ould Abdel Aziz. "Notre message d'aujourd'hui est très clair : la lutte continuera jusqu’à ce que ces amendements soient abandonnés. Nous lançons un appel aux sénateurs de prendre leurs responsabilités historiques à l’endroit du peuple et de refuser ces amendements", a déclaré lors d’un meeting qui a suivi la marche, à la Place Ibn Abass, Moussa Fall, vice-président du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU). Les amendements contestés portent notamment sur la suppression du Sénat et son remplacement par des conseils régionaux ainsi que la modification du drapeau et de l’hymne national. Les changements proposés sur le drapeau consistent à lui rajouter deux bandes rouges horizontales aux deux extrémités pour symboliser le sang versé par les martyrs pour la défense de la patrie. Vendredi 10 mars, l’assemblée nationale a adopté le projet de loi constitutionnelle portant révision de la constitution du 20 juillet 1991 et ses textes modificatifs, par plus de la majorité qualifiée des deux tiers. Ce lundi 13 mars, le sénat est entré en jeu, avec le dépôt d'un projet de loi constitutionnelle portant révision de la constitution du 20 juillet 1991 et ses textes modificatifs. Du côté du FNDU, on estime que cette réforme constitutionnelle ne présente aucun intérêt pour le peuple mauritanien, tout en dénonçant une méthode politique non consensuelle et un manque de débat démocratique de la part du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. "Nous considérons que la Constitution doit être révisée dans des conditions normales, dans le cadre d’un climat politique apaisé, ce qui n’est pas le cas maintenant", a souligné sur RFI Yahya Ould Ahmed El Waghef ancien Premier ministre, et dirigeant du parti, le Pacte national pour la démocratie et le développement (Adil), membre du Fnud. Texte & Photos | Par Babacar Baye NDIAYE ©Cridem 2017