Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour 2022 et 2023, publiées mardi 26 juillet, l’Afrique subsaharienne devrait largement profiter de l’envolée actuelle des cours des matières premières. Mais attention au coût de la remontée des taux d’intérêt sur la dette qui pourrait fragiliser plusieurs pays.
L’institution de Bretton-Woods estime que l’Afrique subsaharienne connaîtrait une croissance de 3,8% cette année et de 4% en 2023, des taux qui demeurent inchangés par rapport aux prévisions publiées en avril dernier.
Les pays qui performent le plus dans la région sont les producteurs de pétrole, du charbon et de métaux précieux. Ainsi, l’Afrique du Sud, gros producteur de charbon et de diamant, devrait enregistrer une croissance de 2,3% en 2022. C’est 0,4 point de plus par rapport à la prévision du printemps. Le Nigeria, premier producteur du pétrole du continent, verra également sa croissance s’améliorer en 2023 pour atteindre 3,2%.
A l’échelle mondiale, le FMI revoit à la baisse la prévision de croissance à 3,2% en 2022, en raison notamment du ralentissement économique en Chine, aux Etats-Unis et dans la zone euro. En 2023, le Fonds prévoit 2,9% de croissance sous l’effet de l’impact attendu du resserrement des politiques monétaires des grandes banques centrales, la Fed et la BCE ayant augmenté leurs taux directeurs afin de contrer les pressions inflationnistes.
« L’économie mondiale, encore sous le choc de la Covid-19 et de l’invasion russe de l’Ukraine, fait face à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines. Elle pourrait bientôt se retrouver au bord d’une récession globale, seulement deux ans après la dernière», souligne l’économiste en chef du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, cité dans un communiqué du Fonds. Selon lui, cela reflète le ralentissement de la croissance dans les trois plus grands pôles de l’économie mondiale, en l’occurrence les Etats-Unis, la Chine et la zone euro.
Pour contrer la poussée de l’inflation, les grandes banques centrales relèvent tour à tour leurs taux. Ce qui pourrait favoriser un surendettement, notamment en Afrique. «Avec des taux d’intérêts qui montent, la dette pourrait devenir plus difficile à soutenir dans plusieurs cas, avec un risque élevé de surendettement dans 70% des pays à faible revenu en Afrique», pronostique Daniel Leigh, chef du département de la Recherche au FMI.
Par AJ.S, Comité Editorial - https://afrimag.net/