Toujours poursuivi pour corruption, blanchiment d’argent et enrichissement illicite, entre autres, l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Abdel Aziz vient de recruter une avocate du Barreau de Beyrouth au Liban, Sandrella Merhej.
C’est ce qu’indique un post de l’ancien ministre des Sports, Mohamed ould Djibril, un proche de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, diffusé jeudi soir sur sa page Facebook. Une information relayée par Sandrella Merhej sur son compte Twitter.
Par le passé, Sandrella Merhej a défendu le général libanais à la retraite et cadre du Courant patriotique libre (CPL), Fayez Karam.
Accusé d'espionnage au profit d'Israël, celui-ci a été condamné en 2011 pour deux ans par la justice militaire à deux ans de prison.
En décembre dernier, elle était en première ligne, à côté d’autres défenseurs des droits de l’Homme libanais, pour s’opposer à l’expulsion du Liban des membres du principal parti d’opposition chiite bahreïni à la monarchie de Bahreïn, al-Wefaq.
En plus de cette de cette avocate libanaise et militante des droits humains, l’ancien président mauritanien a également pour conseils en dehors de la Mauritanie, Me David Rajjou, Me Raphaël Constant, un ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Martinique, et Me Bachir Mecheri, un ténor du barreau algérien.
Par le passé, Me Constant a défendu devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) l’ancien directeur de cabinet du ministre rwandais de la Défense Théoneste Bagosora, souvent présenté comme le « cerveau du génocide des Tutsi ». Le colonel est décédé au mois de septembre alors qu’il se trouvait en prison au Mali, où il purgeait une peine de 35 années de réclusion criminelle.
De son côté, Maître Mecheri a eu à gérer des dossiers très médiatiques comme ceux de Abassi Madani et Ali Belhadj, les dirigeants du Front islamique du salut (FIS), au début des années 1990. Il a également défendu le général Hocine Benhadid, qui fut la bête noire de l’ancien chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah ou encore le journaliste algéro-britannique Mohamed Tamalt, décédé en prison en 2021 après avoir observé une grève de la faim.
Récemment, l’ancien président Aziz a écrit à la justice mauritanienne pour réclamer la levée du contrôle judiciaire qui pèse sur lui.
Pour rappel, le 7 janvier dernier, la justice mauritanienne avait placé en résidence surveillée dans sa villa du quartier des Bourses (Soukouk), à Nouakchott, Mohamed Ould Abdel Aziz, en raison de ses conditions de santé à la suite d’une opération du cœur et du rapport médical établi à l’issue d’une période d’observation par les trois spécialistes qui suivaient l’ancien président.
Le 10 mars dernier, la justice mauritanienne a mis fin au contrôle judiciaire pour les co-accusés de Mohamed Ould Abdel Aziz, prolongeant celui de l’ancien président de la République jusqu’au 7 septembre prochain.
Le contrôle judiciaire dont il était l’objet a été modifié.
En conséquence, Mohamed Ould Abdel Aziz ne peut se déplacer que pour recevoir des soins et se rendre à la mosquée. En plus, l’ancien président de la République n’est désormais plus tenu de se présenter au commissariat spécial chargé des crimes économiques, mais il devra répondre aux éventuelles convocations judiciaires.
Par Babacar BAYE NDIAYE
Pour Cridem
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