La multiplication des combats, l'insécurité alimentaire et la COVID-19 ont entraîné une multiplication dramatique des personnes souffrant de la faim ou sans-abri dans toute la région du Sahel, affectant près de 29 millions de personnes, a rapporté mercredi une agence humanitaire de l'ONU.
Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que la situation humanitaire dans la région se détériorait rapidement, et annoncé que 29 millions de personnes devraient avoir besoin d'aide et de protection cette année, selon ses estimations, ce qui représente 5 millions de personnes de plus qu'au début de 2020.
Entre 2015 et 2020, les attaques violentes ont été multipliées par huit dans la région Centre du Sahel, et par trois dans la région du Bassin du lac Tchad, selon cette agence.
"L'insécurité affecte de manière disproportionnée les femmes et les enfants", souligne l'OCHA. "Les incidents de violences sexistes sont au plus haut, avec des risques étendus d'enlèvement, de mariage forcé, d'agression sexuelle ou de viol pour les femmes et les jeunes filles".
L'activité de groupes armés, les violences intercommunautaires et les opérations militaires ont contraint près de 5,4 millions de personnes à quitter leur foyer dans l'ensemble du Sahel, précise l'agence.
Dans la seule région du lac Tchad, 6,2 millions de personnes sont exposées à un risque de famine cette année, soit près de 2 millions de personnes de plus que l'année dernière. Dans la région Centre du Sahel, c'est-à-dire au Mali, au Burkina Faso et au Niger, 3,4 millions de personnes sont confrontées à une crise alimentaire durant la période de soudure de 2021, ce qui représente un nouveau pic pour cette statistique, a indiqué l'OCHA.
Xinhua via cridem