6 novembre 1975, la Marche Verte, initiée par Feu Hassan II pour précipiter la décolonisation du Sahara alors sous occupation espagnole, venait marquer l’Histoire contemporaine du Maroc, mais aussi un tournant dans la géopolitique régionale.
En effet, rien ne sera plus jamais comme avant, car cette grande épopée sera le moment phare du processus de parachèvement de l’intégrité territoriale du Maroc et actera, pour les provinces du Sud, le début d’une renaissance notamment au niveau économique et social.
Une politique qui se poursuit encore aujourd’hui sous l’impulsion du Roi Mohammed VI lequel dira, dans son discours prononcé ce mercredi à l'occasion du 44ème anniversaire de la Marche verte, qu’elle « a été et restera le symbole absolu de la symbiose qui unit indissolublement le Trône et le Peuple » et que « c’est toujours l’esprit impérissable de la Marche Verte qui nous anime quand nous nous engageons à mener à bonne fin le développement de toutes les régions du Royaume ».
Dans ce discours royal, véritable discours de politique générale évoquant des questions nationales liées au dossier du Sahara et à la régionalisation avancée ainsi que les relations du Maroc avec son entourage géopolitique, le Souverain marocain rappellera que l’Initiative d’autonomie proposée par le Maroc est la seule issue possible pour régler le différend autour du Sahara Marocain.
Et Sa Majesté de préciser : « Sérieuse, crédible, judicieuse dans ses orientations, l’Initiative d’autonomie constitue la traduction concrète de la solution recherchée (…) Cette perspective s’est renforcée du fait qu’un nombre sans cesse croissant de pays (pour être plus précis 163 à ce jour) ne reconnaissent pas l’entité fictive de la RASD.»
Aussi, le Maroc a-t-il toujours affiché une position claire, inspirée par une foi inébranlable dans la justesse de sa Cause et la légitimité de ses droits. C’est pourquoi, il continuera avec sincérité et bonne foi, à œuvrer, conformément au processus politique exclusivement onusien et aux résolutions du Conseil de sécurité, pour parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique et consensuelle.
Et même si depuis la glorieuse Marche verte, la carte du Maroc a bien changé, tout le monde s’accorde à reconnaitre que le Royaume est bien parti pour faire de ses provinces du Sud à la fois la locomotive de la régionalisation avancée et un pont vers l’Afrique.
D’ailleurs, c’est bien dans le cadre de la Régionalisation avancée, pensée dans l’esprit d’une répartition équitable des richesses entre les Régions du Royaume, que le Souverain marocain a appelé à une mise à niveau de l’infrastructure ferroviaire et routière pour lier le nord du Maroc à ses provinces du Sud à commencer par une liaison ferroviaire entre Marrakech et Agadir.
Le discours royal soulignera aussi l’engagement du Maroc à contribuer au renforcement de l’Union Maghrébine, le Roi Mohammed VI précisant : « Notre souci d’assurer un développement équilibré et équitable, profitant à toutes les régions du Royaume n’a d’égal que notre engagement à établir des relations saines et solides avec les Etats maghrébins frères. »
Le Souverain marocain dira cependant que, « En vérité, notre ennemi commun réside dans l’immobilisme et le faible niveau de développement que connaissent encore nos cinq peuples ». Il fera remarquer que les espoirs et les attentes sont énormes ; les défis sont nombreux et complexes, mais, insistera-t-il, « on peut déplorer que certains n'en mesurent pas l’importance ».
Le discours de Sa Majesté ne manquera pas d’en dire deux mots sur la coopération avec les pays d’Afrique Subsaharienne, pour indiquer que c’est une priorité, car depuis son accession au Trône, le Continent africain est inscrit au cœur de la politique extérieure du Maroc, effectuant, sans relâche de nombreuses visites dans ses différents pays et concluant avec eux près de mille accords couvrant tous les domaines de coopération.
Et d’ajouter : « Cette orientation a porté ses fruits puisque le Maroc occupe désormais, une place de choix en Afrique, dans les domaines économique, politique, culturel et religieux (et) il nous appartient, en outre, de raffermir sans cesse les relations humaines, économiques et politiques qui lient le Maroc aux pays africains (car) nous sommes déterminés à ériger le Maroc en acteur clé de la construction de l’Afrique de demain. ».