Reporters Sans Frontières (RSF), organisation de défense de la liberté de la presse à travers le monde, invite les autorités mauritaniennes à mettre fin à «une campagne d’intimidation » qui s’est traduite par l’arrestation de deux (2) journalistes au cours des derniers jours, dans une déclaration rendue publique vendredi.
Camara Seydi Moussa, Directeur de Publication de « la Nouvelle Expression » et considéré comme favorable au candidat Biram Dah Abeid (leader antiesclavagiste) a été libéré mercredi soir après plusieurs jours de garde à vue.
Cependant, mardi soir, la police a arrêté Ahmedou ould Wedia, journaliste de la télévision « Al Mourabitoune » critique vis-à-vis de la gestion du pays par le président sortant Mohamed ould Abdel Aziz, et très actif au sein du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD/TAWASSOUL/mouvance islamiste).
« Nous craignons qu’il s’agisse d’une nouvelle arrestation qui relève de l’intimidation », écrit le document de RSF, citant une source locale.
« Les agents de la sûreté lui reprocheraient certaines conversations au cours desquelles il aurait contesté les résultats du scrutin présidentiel du 22 juin 2019. Ce qui laisse supposer que le journaliste était place sous écoute ».
Si le rétablissement d’Internet après une dizaine de jours d’interruption « est une bonne nouvelle, la multiplication des entraves à la liberté de la presse participe à maintenir un climat de peur pour quiconque conteste la ligne défendue par les autorités suite à une élection présidentielle contestée », estime Arnaud Froger, responsable bureau RSF Afrique de l’Ouest.
L’organisation exhorte les autorités « à libérer le journaliste encore détenu, mettre fin aux violations du secret des sources par les services de sécurité et à ne plus recourir aux coupures d’Internet.
Ces méthodes sont aux antipodes d’une passation démocratique du pouvoir que les autorités sortantes disent vouloir réussir ».
Le Calame