Nouakchott accueille depuis ce 24 Avril et pour trois jours une rencontre sur la réglementation du marché de transfert de fonds en Afrique face aux questions émergentes.
Ces "questions émergentes" portent notamment sur les innovations technologiques, la crypto-monnaie, les problèmes de blanchiment de capitaux, ou encore le financement du terrorisme. Le Gouverneur Adjoint de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) Cheikh El Kébir Ould Moulaye Taher a ouvert cette rencontre qui réunit de nombreux pays africains.
Outre les professionnels des institutions de micro-finance et des banques, la rencontre organisée par la BCM réunit des gouverneurs de banque centrale tels que le Gouverneur Adjoint de la Banque Centrale de Sao Tomé-et-Principe.
Depuis trois ans, la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) bénéficie d’une assistance technique de la part de l’Institut Africain des Transferts de Fonds en vue d’aider la Mauritanie à améliorer ses statistiques sur les envois de fonds mais également sur l’amélioration du cadre réglementaire.
"Les transferts de fonds ne sont pas du tout juste une question nationale mais aussi une question d’ordre international. La réglementation des transferts de fonds n’est plus juste un besoin mais c’est devenu aussi une exigence", a expliqué à l’ouverture de cette rencontre Amadou Cissé, secrétaire exécutif de l’Institut Africain des Transferts de Fonds qui a déjà accompagné des pays comme le Nigeria, la RDC, le Madagascar, le Malawi, le Zimbabwe ou encore le Ghana, en vue d’améliorer leurs marchés de transferts de fonds.
Début avril, la Banque mondiale a publié une note d’information sur les migrations et le développement qui donne un aperçu sur les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire.
Globalement, la Banque mondiale a estimé que les envois de fonds officiellement enregistrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont atteint 529 milliards de dollars en 2018, soit une progression de 9,6% par rapport au précédent record de 2017 (483 milliards de dollars).
Au Maghreb, le Maroc arrive en première place devant la Tunisie (2 milliards de dollars) et l’Algérie (1,9), tandis que la Mauritanie et la Libye ne figurent pas dans ce classement.
Lors de cette rencontre sur la réglementation du marché de transfert de fonds en Afrique, le Gouverneur Adjoint de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) Cheikh El Kébir Ould Moulaye Taher a rappelé que "consciente de l’importance des envois de fonds des mauritaniens résidents à l’étranger, la Banque centrale de Mauritanie a entamé une série de réformes pour un meilleur impact de ces envois dans notre pays".
Il a cité dans ce sens la promulgation d’une "nouvelle réglementation relative aux établissements de crédit avec de nouvelle création d’institutions financières appelées les établissements de paiements spécialisés dans le transfert de fonds et la monnaie électronique".
"La banque centrale a également procédé à une vaste campagne visant à agréer et à superviser les structures informelles de transferts, le lancement de solution de paiement électronique, le parrainage de challenge Fintech pour encourager l’innovation technologique dans le secteur financier", a ajouté Cheikh El Kébir Ould Moulaye Taher.
Dans de nombreux pays notamment africains, les transferts de fonds sont devenus un véritable levier de développement, constituant leur seconde source de financement extérieur juste après les investissements directs étrangers.
Texte & Photos | Par Babacar Baye NDIAYE (cridem)