Alors que l’élection présidentielle est prévue le 22 juin, l’organe chargé de superviser le scrutin est contesté par l’opposition mauritanienne. Selon elle, la Céni est composée exclusivement de partis politiques soutenant la candidature du général Ghazouani, de la majorité. Les réunions de ces derniers jours entre le ministre de l’Intérieur et les leaders de l’opposition en vue de la recomposition de la commission électorale n’ont rien donné.
Les leaders de l’opposition ont rencontré trois fois le ministre de l’Intérieur cette semaine pour trouver un compromis. Après des réunions qui se sont souvent poursuivies jusqu’à tard dans la soirée, les autorités, qui s’opposent à la dissolution de l’actuelle Céni, avaient accepté d’intégrer cinq représentants de l’opposition au sein du comité des sages de la commission électorale, qui devait donc passer de 11 à 16 membres. Avant de changer d’avis.
« On était prêts à signer le procès-verbal de l’accord quand ils ont renoncé en disant que c’était contraire à la loi », rapporte Saleck Sidi Mahmoud, vice-président du parti islamiste Tawassoul.
Le ministre de l’Intérieur a finalement proposé trois représentants à l’opposition au lieu de cinq. Un nombre jugé insuffisant par les opposants. Mais ils entendent rencontrer à nouveau le ministre de l’Intérieur. « Nous ne voulons pas rompre avec le ministre de l’Intérieur parce que nous voulons qu’ils entendent notre voix et nous voulons aussi qu’ils rectifient le tir. Il faut éviter à la Mauritanie l’instabilité », explique Saleck Sidi Mahmoud.
Pour les autorités mauritaniennes, il faudrait un vote au Parlement pour ajouter cinq nouveaux membres à l’actuelle commission électorale, ce qui entrainerait un risque de report de l’élection présidentielle.
Rfi