Mes chers concitoyens,
Je tiens, en tout premier lieu, à vous adresser mes meilleurs vœux. De santé à tous et en particulier à ceux qui sont en butte à la maladie. De liberté avec une pensée particulière pour ceux qui en sont arbitrairement privés. De concorde et d’unité pour notre pays. De bonheur et de réussite dans votre vie personnelle et professionnelle. A ceux d’entre vous-hélas nombreux- qui sont privés d’emploi, soyez assurés de ma solidarité et de mon empathie.
Vous êtes les victimes d’un système qui, jour après jour, livre ses limites. Mes pensées vont aux plus fragilisés et aux plus vulnérables. Je pense à nos concitoyens déportés à raison de leur appartenance raciale, ethnique et qui, depuis si longtemps, endurent le calvaire de l’éloignement, de la spoliation, du dénuement et, oserais-je le dire de la déshumanisation. Bien évidemment, j’associe à mon évocation nos concitoyens nés de parents déportés. A vous tous, je dis courage. Votre épreuve n’a que trop duré. Je suis sûr que, grâce d’abord à votre propre action, courageuse et déterminée, mais également au soutien de nos compatriotes démocrates, à quelque ethnie, sensibilité politique-dès lors qu’elle relève de principes démocratiques- et race qu’ils appartiennent.
L’année qui s’achève a été marquée par d’importants enjeux électoraux. Comme j’ai eu à le dire, il appartient à ceux qui y ont pris part d’en tirer les leçons.
L’année qui s’ouvre sera également riche en rendez-vous politiques. L’un des plus importants est l’élection présidentielle. A ce jour, nul ne sait de quoi demain sera fait. Des incertitudes, et quelles incertitudes, planent sur cette échéance et risquent d’obscurcir le ciel de notre pays. Qui sera le candidat du pouvoir ? Qui, le cas échéant, fera office de candidat de rechange? Face à quels adversaires ? Nul ne sait. Pour le mouvement dont j’ai l’honneur d’avoir la confiance, les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM), l’important se situe ailleurs. Les vrais enjeux sont d’une autre nature.
Face à l’exacerbation de l’ethnicisation et de la racialisation du débat public, à la banalisation du discours décomplexé, aux discriminations, au creusement sans précédent des inégalités, aux menaces sur les libertés, aux exclusions notamment communautaires érigées en système, vous comprendrez que le visage et l’âge du capitaine nous indiffèrent.
De graves dangers hantent notre pays et nos voisins. Ils ont pour nom pauvreté, chômage, insécurité, repli identitaire, pogroms, intolérance, émigration notamment des jeunes en butte au désespoir. La réponse à ces défis, l’instauration et le respect des libertés fondamentales, voilà ce qui nous importe. De la volonté et de l’aptitude à y répondre dépend notre avenir commun. Bonne année à tous. Bonne année malgré tout.
Le 2 janvier 2019
Mamadou Sidy BA
Président des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM)