
Dans un contexte déjà marqué par une série d’atteintes à la liberté d’expression, la police mauritanienne a procédé à l’arrestation de Hamza Moussa Sy, fils du journaliste et directeur de publication du Quotidien de Nouakchott, Moussa Samba Sy. Cette interpellation, survenue dans des circonstances troublantes, est perçue par de nombreuses voix comme une manœuvre visant à exercer une pression supplémentaire sur l’un des journalistes les plus critiques à l’égard du pouvoir.
Selon des sources proches de la famille, Hamza Moussa Sy n’était impliqué dans aucune affaire justifiant une telle mesure. Son arrestation apparaît ainsi moins comme une action judiciaire légitime que comme un message politique adressé à son père. Pour plusieurs confrères et organisations de défense des droits humains, cet acte franchit une nouvelle ligne rouge dans les méthodes utilisées pour museler la presse indépendante.
Moussa Samba Sy, figure reconnue du journalisme en Mauritanie, a déjà fait l’objet de multiples convocations et procédures judiciaires en lien avec ses enquêtes et prises de position. En s’en prenant désormais à un membre de sa famille, les autorités envoient un signal inquiétant : la critique du gouvernement peut avoir un coût qui dépasse la seule personne du journaliste.
Des ONG locales et internationales rappellent que ces méthodes sont contraires aux engagements internationaux de la Mauritanie en matière de liberté de la presse et de protection des journalistes. « L’arrestation d’un proche pour faire pression sur un journaliste est une pratique digne des régimes autoritaires, totalement incompatible avec l’État de droit », dénonce un défenseur des droits humains.
L’affaire suscite déjà de vives réactions sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes expriment leur solidarité avec la famille Sy et exigent la libération immédiate de Hamza. Pour beaucoup, cette arrestation illustre la dérive répressive d’un pouvoir qui peine à tolérer la critique et choisit la coercition là où le dialogue et la transparence devraient prévaloir.
Si les autorités persistent dans cette voie, préviennent les observateurs, elles risquent non seulement d’entacher davantage l’image du pays à l’international, mais aussi de renforcer la détermination de ceux qui, comme Moussa Samba Sy, considèrent que le rôle du journaliste est de dire la vérité, quoi qu’il en coûte.