BAD : Quand les réseaux d’amitié deviennent des stratégies de communication | Mauriweb

BAD : Quand les réseaux d’amitié deviennent des stratégies de communication

mar, 30/09/2025 - 10:27

On savait Jemal Taleb Lemoigne fin juriste du Dimanche, mais on ignorait qu’il excellait aussi dans l’art du « placement produit ». Cette semaine, miracle de la presse spécialisée : son amie de toujours, la journaliste Justine Spiegel de Jeune Afrique, lui déroule un tapis rouge bien ciré, où il a tout le loisir de poser ses empreintes… et celles de son cabinet parisien.

Le procédé est simple comme bonjour : on prend une belle fresque consacrée au nouveau président de la BAD, Sidi Ould Tah, on saupoudre généreusement de figures internationales et de grandes envolées géopolitiques, et au détour d’un paragraphe, hop, Jemal apparaît tel un deus ex machina, organisateur dînatoire et stratège incontournable. Justine écrit, Jemal rayonne, et Diamantis&Partners récolte sa petite publicité gratuite. Un publireportage qui ne dit pas son nom. Et qui sait ? Peut-être un contrat estampillé BAD.

Bien sûr, l’opération n’aurait pas été complète sans un clin d’œil appuyé à son vieux complice Hmeida Ould Bah, présenté comme le trésorier occulte de la campagne, discret mais indispensable. Car chez les frères d’armes, on ne se laisse pas oublier : on se renvoie l’ascenseur, parfois même en page imprimée.

Au final, c’est une sorte de buddy movie transposé dans les colonnes de Jeune Afrique. D’un côté Jemal, l’avocat globe-trotter qui maîtrise aussi bien la plaidoirie aphone que l’art de s’incruster dans un papier de prestige. De l’autre, Hmeida, le conseiller sécuritaire transformé en banquier de campagne. Et entre les deux, une journaliste amie qui, sous couvert d’analyse macroéconomique, offre un joli coup de projecteur.

Moralité ? Quand on dit que « l’Afrique a besoin de financements », certains comprennent surtout : financement de notoriété personnelle.