Quand Nicolas Beau se prend les pieds dans le tapis de Jérusalem | Mauriweb

Quand Nicolas Beau se prend les pieds dans le tapis de Jérusalem

mar, 16/09/2025 - 13:03

Il y a des raccourcis journalistiques qui feraient pâlir de jalousie les athlètes du 100 mètres haies. Nicolas Beau, plume connue pour flairer le sensationnel, a cru bon de donner du crédit à une « révélation » du Washington Institute selon laquelle la Mauritanie serait sur le point de renouer avec Israël. Rien que ça !

Chaque année, comme les moustiques en saison des pluies, la rumeur revient, pique un peu l’opinion, avant de mourir d’elle-même. Mais voilà que cette fois, pour faire sérieux, on nous sert une note d’analyse tamponnée par un think tank américain, et on s’empresse de la relayer sans se demander si le plat est mangeable ou juste recuit.

Le pompon ? Ce fameux passage affirmant qu’entre le président Ghazouani et Benyamin Netanyahou, il y aurait désormais une « certaine proximité personnelle » depuis une rencontre en juillet 2025, facilitée par… Donald Trump ! On croirait presque lire le scénario d’une série Netflix où l’ancien président américain jouerait les entremetteurs orientaux.

Et pour faire bonne mesure, le rapport balance une contradiction digne d’un sketch : d’un côté, la Mauritanie marcherait vers la normalisation avec Israël, de l’autre, le président Ghazouani serait en cheville avec le Hamas. Il fallait oser. Même les plus fervents amateurs de théories fumeuses n’avaient jamais imaginé une telle double vie diplomatique.

Alors, que s’est-il passé pour que Nicolas Beau tombe dans le panneau ? Coup de fatigue ou de vieux? Envie d’alimenter une polémique déjà éventée ? Ou tout simplement plaisir coupable d’agiter un chiffon rouge sous le nez d’une opinion chauffée à blanc par la guerre de Gaza ? Peu importe. Ce qui reste, c’est l’impression d’un raccourci malhonnête qui fait plus de bruit que de sens.

À Nouakchott, on a l’habitude : chaque rumeur de « reprise des relations » finit par s’éteindre, après avoir produit quelques démentis et beaucoup de conjectures. Mais voir des journalistes chevronnés jouer les relais complaisants d’une hypothèse bancale laisse songeur. Et franchement, entre nous, on aurait préféré que Nicolas Beau consacre sa plume à un vrai sujet.