En plein rattrapage, l'économie du continent africain ne présente pas que des occasions en or pour les grands groupes français, spécialisés dans les infrastructures et les services publics. Les start-up, les PME et les ETI ont elles aussi de quoi tirer leur épingle du jeu. Certaines sont d'ailleurs déjà sur place. Selon les prévisions du Fonds monétaire international, l'élan de croissance qu'a connu l'Afrique ces dernières années devrait se poursuivre. Après des progressions situées entre 6 et 8 % en 2016, la Côte d’Ivoire, l'Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie, le Sénégal et le Rwanda, par exemple, devraient afficher des performances de croissance identiques cette année, estime l'institution. Sur le plus long terme, c'est l'explosion démographique qui retient l'attention. A 1,2 milliard actuellement, le nombre d'habitants devrait s'élever à 4,2 milliards d'ici 2100, selon l'Unicef. Conséquence, les infrastructures, l'éducation, la santé, le transport, la communication, l'habitat, devront largement se développer, en particulier dans les villes, qui doivent faire face à un afflux massif de populations rurales. Si cette évolution implique de belles opportunités pour les grands groupes français, spécialisés dans certains de ces domaines, rien n'empêche les entreprises de taille plus modeste de s'intéresser elles aussi à ce marché...L'agrobusiness, ensuite. Avec plus de 60 % des terres arables non cultivées dans le monde et une main-d’œuvre abondante, l’Afrique sub-saharienne pourrait largement se nourrir, voire exporter une partie de sa production. Or chaque année, l'Afrique importe plus de 70 % du blé qu'elle consomme, par exemple. La start-up franco-tunisienne NextProtein, créée en 2015 et basée à Orsay, veut pénétrer le marché, en commençant par la conquête de celui de l'alimentation (soja ou farine de poisson) pour animaux. Pour ce faire, une nouvelle usine de 2 500 m² doit bientôt être construite à Grombalia, au sud de Tunis, notamment grâce à une nouvelle levée de fonds, de 1,3 million d'euros, qu'elle vient de boucler. Si 600 000 euros ont été récoltés via des plateformes de financement (Anaxago et Angelsquare), 700 000 euros l'ont été auprès d’investisseurs privés comme Xavier Niel, via son fonds Kima Ventures. Prochaine étape pour NextProtein : le marché de l’alimentation pour les humains... Enfin, le groupe Cémoi, basé à Perpignan, a ouvert la première usine de fabrication de chocolat en 2015 en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao. Pour le chocolatier, ce pays servira de tremplin en vue d'offrir du chocolat aux 350 millions de consommateurs d'Afrique de l'Ouest. Autre initiative, et de taille, celle de l'ETI Mobilitas, spécialiste du déménagement, de la relocalisation et de l’archivage. Elle a finalisé en septembre dernier son projet d’implantations sur l’ensemble du continent africain, avec une extension aux Seychelles. Une stratégie qu'elle mène depuis 1993, avec une première présence à Abidjan. Aujourd’hui, la société réalise 40 % de son chiffre d’affaires consolidé (300 millions d’euros) sur le continent africain. Elle y emploie également 2 800 personnes (sur plus de 4 000 salariés dans le monde).
Source: La Croix via cta