Hamid Choubatt, secrétaire général du parti marocain de l’Istiqlal, a osé prétendre dans une récente déclaration publique que le Maroc s’étend de l’enclave espagnole de Ceuta, sur les rives de la Méditerranée, au nord, à la vallée du Sénégal, au sud ; soutenant ainsi, sans détours, que la Mauritanie, notre pays, n’est qu’une partie intégrante du sien !
Cette sortie inconsidérée a naturellement suscité une large réprobation de l’opinion publique nationale qui y a vu, à juste raison, un dangereux retour au discours d’expansion et d’hostilité que ce parti a adopté, suscité et nourri au Maroc vis à vis de notre pays dès son accession à l’indépendance. Dans l’unité et par sa force légendaire devant l’adversité, le peuple mauritanien avait définitivement mis en échec l’inqualifiable discours de mépris et de haine que l’Istiqlal prônait sans discernement.
Depuis le 28 Novembre 1960, personne n’ose contester au peuple mauritanien sa souveraineté pleine, entière et intangible sur son sol national.
Les fantasmes de l’Istiqlal et ses élucubrations sont-ils de sordides manouvres orchestrées en vue de compromettre les rapports fraternels, de confiance et de respect mutuel que le Maroc et la Mauritanie ont, à l’opposé de son discours d’hégémonie et de mépris, tissées depuis plus de quarante ans ?
En tout état de cause, cette déclaration intervient dans un moment de forte tension régionale ; elle s’inscrit sciemment dans un contexte où notre pays souffre dangereusement d’un isolement diplomatique certain.
L’amateurisme, le défaut du sens de la mesure et de la responsabilité, l’absence de perception des réalités, le mouvement oscillatoire d’un extrême à un autre consistant à se placer dans le giron de telle partie aujourd’hui et, sans aucune réserve ni nuance, dans celui de son opposé le lendemain, ont eu raison du crédit de l’action diplomatique de la Mauritanie auprès de ses frères et amis.
Dans ces circonstances troubles, le Rassemblement des Forces Démocratiques :
exprime sa vive indignation devant la déclaration faite par le secrétaire général de l’Istiqlal, la reprouve et la rejette fermement ;
réitère son appel pressant à l’unité du peuple mauritanien pour conjurer les périls graves où le mène, de jour en jour, la politique aventuriste entreprise par Ould Abel Aziz ;
rappelle son inébranlable attachement à une action diplomatique indépendante, responsable et lucide prenant en charge les intérêts supérieurs de la Mauritanie ; une action diplomatique sous-tendue par le souci de faire de notre pays non pas le foyer des tensions entre nos voisins et frères mais, au contraire, la force motrice de la construction du Maghreb Arabe, œuvrant pour l’instauration de la paix, de la fraternité et de la concorde entre toutes ses composantes.
Nouakchott, le 25 Rab’i Al Awal 1438 – 25/12/2016
Le Département de la Communication du RFD