eudi 14 juillet 2016, le tribunal des délits de Nouakchotta condamné l’activiste du Mouvement du 25 février,Cheikh Baye Ould Mohamed à trois ans de prison ferme pour avoir essayé de lancer sa chaussure sur le ministre porte-parole du gouvernement au cours du traditionnel point de presse hebdomadaire.
Incontestablement, l’acte de l’activiste est effectivement très grave : agression de haute personnalité et accusation de mensonge. Cependant, la sentence semble très sévère.
Surtout quand on sait que la justice sait parfois être très clémente vis-à-vis de certaines personnes qui ont commis des délits beaucoup plus graves que cet acte très répréhensible d’un jeune excédé par les propos pas souvent très exacts d’un ministre du gouvernement.
Dans son poème, «Les Animaux malades de la Peste», Jean de la Fontaine nous apprend une morale selon laquelle : « selon que vous soyez puissant ou misérable, la justice du roi vous rendra blanc ou noir ».
La preuve. Lorsqu’en 2012, Bedr Ould Mohamed Ould Abdel Aziz tire une balle sur la jeune Raja devenue depuis paralysée à vie, la justice ne le condamne qu’à une amende de 50.000 UM. Puis ensuite, trois ans plus tard, Ould Jeireb, un autre proche du président Ould Abdel Aziz, tire une balle sur un épicier pour une petite mésentente autour d’une mandarine.
La justice ne le condamne qu’à un an de prison avec sursis. Le lundi 11 juillet 2016, la cour pénale de Kiffa, réunie en séance foraine à Néma, condamne deux esclavagistes à cinq ans de prison dont quatre avec sursis pour un crime contre l’humanité.
Alors que dans les prisons d’Aleg, de Dar Naim et autre prison centrale deNouakchott, des centaines de prisonniers purgent des peines de plusieurs années pour des menus fretins comme vol d’âne, vol de portables sans grande valeur, vol d’une paire de chaussures ou pour une toute autre petite histoire sans importance. Quel pays ! Quelle justice !
Le Calame