
Le dernier Conseil des ministres a marqué une étape importante avec l’adoption de plusieurs projets de lois et décrets, portant sur des sujets variés allant de la réforme de la police nationale à la régulation des salles de fêtes, en passant par l’approvisionnement des marchés durant le Ramadan. Les membres du gouvernement ont ensuite apporté des éclairages sur ces décisions, mettant en avant leur portée stratégique.
Un cadre renouvelé pour la police nationale
En ouverture, M. Houssein Meddou, ministre de la Culture, des Arts, de la Communication et porte-parole du gouvernement, a souligné l’examen et l’adoption de textes structurants, invitant ses collègues à détailler les mesures phares. M. Mohamed Ahmed Mohamed Lemine, ministre de l’Intérieur, a présenté le projet de décret relatif au statut de la police nationale, qualifié d’« outil essentiel » pour moderniser l’institution. Structuré en 156 articles et neuf chapitres, ce texte introduit des avancées majeures : harmonisation des grades avec les corps militaires, création de nouveaux échelons (comme l’inspecteur en chef), et révision des procédures de retraite et d’avancement. « Ce décret offre les moyens nécessaires à la police pour remplir sa mission de protection des citoyens et de leurs biens », a-t-il affirmé, précisant que les systèmes hiérarchiques et d’évaluation annuelle des agents seraient clarifiés.
Sur la question migratoire, souvent sensible, le ministre a balayé les critiques concernant d’éventuels « refoulements arbitraires ». Il a insisté sur le caractère « normal » des récentes opérations de contrôle, rappelant que la Mauritanie, « pays d’ouverture et d’hospitalité », veille à respecter ses engagements internationaux tout en surveillant ses frontières. Concernant l’accord avec l’Union européenne sur la migration, souvent controversé, il a minimisé son impact contraignant, soulignant que le texte « comporte plus d’avantages que d’inconvénients ».
Denrées alimentaires et régulation des salles de fêtes
Mme Zeinebou Ahmednah, ministre du Commerce et du Tourisme, a quant à elle détaillé les mesures prises pour assurer l’approvisionnement en denrées alimentaires durant le Ramadan. Sept foires ont été déployées à travers le pays, proposant des produits locaux à prix accessibles, y compris l’huile, vendue au tarif du marché. « Un comité de suivi, présidé par un conseiller du Premier ministre, veille au bon déroulement de l’opération », a-t-elle assuré, saluant une collaboration entre son ministère, ceux de la Souveraineté alimentaire et des Pêches, ainsi que le Patronat.
La ministre a également annoncé une offensive contre « l’anarchie » des salles de fêtes, dont la prolifération dans les zones résidentielles génère des nuisances sonores. Le nouveau décret impose désormais des critères stricts : un bail de trois ans minimum ou un titre de propriété (1 000 m² à Nouakchott, 600 m² ailleurs), et une distance de 500 mètres des hôpitaux et mosquées. « Ces règles mettront fin aux abus tout en encadrant légalement ce secteur », a-t-elle expliqué.
Ce Conseil des ministres reflète la volonté du gouvernement de concilier modernisation administrative et réponse aux préoccupations quotidiennes des citoyens. Que ce soit par le renforcement des institutions sécuritaires, la régulation économique ou la préservation du cadre de vie, les mesures adoptées visent à ancrer la Mauritanie dans une dynamique de progrès structuré, tout en honorant ses traditions d’accueil et de solidarité. Reste à observer comment ces textes seront appliqués sur le terrain, dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires et économiques persistants.