Présidence de la BAD : la liste des candidats attendue le 7 février, un seul Mauritanien en lice | Mauriweb

Présidence de la BAD : la liste des candidats attendue le 7 février, un seul Mauritanien en lice

jeu, 30/01/2025 - 08:18

La Banque Africaine de Développement (BAD) devrait révéler, le 7 février prochain, la liste officielle des candidats en lice pour la présidence de l’institution. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 31 janvier les services de la BAD disposent d’une semaine pour examiner leur recevabilité et publier la liste des candidatures. Parmi les noms attendus, un seul Mauritanien figurerait : Sidi Ould Tah, l’actuel président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). 

Ancien ministre et dirigeant d’une institution financière panafricaine, Sidi Ould Tah est officiellement soutenu par le gouvernement mauritanien. Pourtant, sa candidature intrigue, non pas par son profil, mais par le silence total qui entoure son investiture par l’État mauritanien.

Une absence de communication inhabituelle 

Traditionnellement, lorsqu’un pays présente un candidat à un poste aussi prestigieux, une annonce officielle est faite, souvent accompagnée d’une conférence de presse où les autorités expliquent leur choix et mobilisent un réseau diplomatique pour promouvoir leur favori. Mieux encore, des rencontres sont organisées avec les ambassadeurs et les institutions partenaires afin de maximiser les chances du candidat. 

Or, dans le cas de Sidi Ould Tah, aucune communication officielle n’a eu lieu.Ni le ministère de l’Économie, ni celui des Affaires étrangères, ni la Présidence n’ont jusqu’ici pris la parole pour confirmer son investiture. Ce mutisme interroge : le gouvernement mauritanien est-il réellement engagé derrière son candidat ?

À un moment, le nom d’Ousmane Kane— ancien vice-président de la BAD et ex-gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie — a été évoqué comme potentiel concurrent. Fort de son expérience au sein même de l’institution, il aurait pu être un candidat sérieux. Pourtant, ni lui, ni l’actuel gouverneur de la Banque Centrale n’ont confirmé cette possibilité

Cette situation semble confirmer que la Mauritanie n’aura qu’un seul candidat dans la course. Mais alors, pourquoi cette gêne ?

Ce silence peut s’expliquer de plusieurs manières. Soit le gouvernement a des doutes sur les chances de victoire de son candidat et préfère éviter un soutien trop visible en cas d’échec, soit il existe des tensions internes sur ce choix.

Dans tous les cas, cette absence de communication contraste avec les pratiques habituelles des pays africains lorsqu’ils présentent un candidat à une organisation internationale de premier plan. Reste à voir si, d’ici au 7 février, la Mauritanie brisera enfin son silence et affichera publiquement son soutien à Sidi Ould Tah.

Il faut dire que le manque d’opportunisme de la Mauritanie en matière de diplomatie a toujours handicapé les candidats nationaux au sein des instances internationales et autres institutions financières et techniques.