RFI-Afrique - Le procès de l’ancien président mauritanien accusé de corruption, blanchiment et détournements des biens publics, Mohamed Ould Abdel Aziz, a été reporté au 6 avril 2023. C’est le deuxième report depuis l’ouverture du procès le 25 janvier dernier.
Ce nouveau report du procès fait suite au retrait des avocats de l’ancien président mauritanien des audiences du lundi et mardi. Ils contestent notamment l’article 47 de la loi anticorruption qui viole la Constitution, selon maître Taleb Khiyar, l’un des avocats.
« Discipline de fer »
« On ne peut pas comprendre que cet article puisse continuer à produire un quelconque effet alors qu’il est déclaré anticonstitutionnel par le juge de la Constitution.
Au vu de la volonté de la Cour de nous imposer une discipline de fer, nous nous sommes retirés puisque nous ne pouvions plus assurer sereinement en toute liberté la défense de notre client », selon Me Khiyar.
« Stratégie d’évitement »
« Ce à quoi on assiste, c’est à une continuation d’une stratégie d’évitement du procès », a réagi Maître Lo Gourmo, un avocat de l’État mauritanien qui dénonce une volonté de retarder le procès. « Ce procès doit se tenir et les dossiers doivent être évoqués, qu’on aille au fond de ce procès.
Le peuple mauritanien et l’ensemble de l’opinion publique nationale et internationale veulent savoir ce qu’on reproche à Mohamed Ould Abdel Aziz, pour lui permettre de se prononcer », a-t-il ajouté.
Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, n’a jamais reconnu les accusations portées contre lui.
Avec notre correspondant à Nouakchott, Salem Mejbour Salem