Cette semaine, un Forum africain des investisseurs souverains (ASIF) tient sa première rencontre au Maroc. Alors que l’Afrique est considérée comme un continent plein d’opportunités, celles-ci restent largement sous-financées. Une tendance que souhaitent inverser les investisseurs du continent.
Le lundi 20 juin, Rabat, la capitale du Maroc, a accueilli les délégations de plusieurs fonds souverains africains et étrangers, dans le cadre du Forum africain des investisseurs souverains (Africa Sovereign Investors Forum, ASIF). L’événement a été l’occasion pour les responsables présents de réaffirmer leurs intentions de promouvoir l’investissement en Afrique en attirant plus de capitaux.
L’initiative lancée par le Fonds d’investissement marocain, Ithmar Capital, a permis de réunir plusieurs fonds souverains africains basés en Angola, à Djibouti, en Egypte, en Ethiopie, au Gabon, au Ghana, au Maroc, au Nigeria, au Sénégal et au Rwanda. L’objectif principal du forum qui en est à sa première édition, est de fédérer les membres de l’ASIF autour des principaux enjeux de développement sur le continent, notamment dans des secteurs encore sous-financés tels que le climat, les infrastructures et la logistique.
Pour ce faire, des protocoles d’accords ont été signés entre les fonds souverains africains présents et leurs homologues originaires des pays du Golfe, à savoir : Abu Dhabi Investment Authority, la holding ADQ et la Kuwait Investment Authority (KIA). Bien que les détails des accords n’aient pas été révélés, ceux-ci devraient permettre aux nouveaux partenaires de l’ASIF, « d’explorer de nouvelles opportunités » d’investissement en Afrique.
En 2021, l’Afrique a enregistré 83 milliards $ d’investissement directs étrangers (IDE). Ce qui représente une hausse de 113% par rapport à l’année précédente, selon la CNUCED. Malgré ce montant record, le continent reste derrière les autres en matière d’attractivité. En dépit de leur forte croissance, les flux d’IDE vers l’Afrique n'ont représenté que 5,2% des flux enregistrés à l’échelle mondiale contre 4,1% en 2020. Une situation qui, couplée aux autres problèmes de financement du continent, pousse ses dirigeants à multiplier les initiatives pour promouvoir les investissements dans leurs pays.
« Nous sommes convaincus que les défis que connaissent de nombreux secteurs aujourd’hui sont en réalité des opportunités. Des opportunités de faire des sauts de développement considérables, rendus possibles par les avancées, notamment en termes de productivité dans l’agriculture, d’accès à l’information, de bancarisation numérique, de soins et d’enseignement à distance », a ainsi déclaré le roi Mohammed VI dans son discours d’ouverture du Forum.
Et d’ajouter : « notre continent a besoin de l’apport d’une véritable industrie africaine de l’investissement, à même de garantir une mobilisation massive et pérenne de capitaux et d’assurer une intégration effective aux marchés financiers ».
Moutiou Adjibi Nourou
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