Si les deux coups d’Etat au Mali en 2020 et en 2021 n’ont pas perturbé outre mesure l’activité des compagnies minières actives dans le pays, la nouvelle série de sanctions imposée à Bamako par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pourrait avoir des conséquences importantes.
Les opérations minières et les activités d’exploration ne sont pas encore affectées par les diverses sanctions imposées au Mali le 9 janvier par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). C’est ce qu’il faut retenir des différentes déclarations faites dans la journée du 10 janvier par la plupart des compagnies et juniors minières actives dans le pays.
Le géant Barrick, qui exploite la plus grande mine d’or du Mali, en l’occurrence le complexe aurifère Loulo-Gounkoto, a indiqué que son activité n’a pas été affectée « jusqu’à présent ». Même réaction chez Resolute Mining, active à la mine d’or Syama, qui ne note aucun « impact immédiat sur la production, l’approvisionnement ou la sûreté et la sécurité des employés et des entrepreneurs ».
De son côté, Hummingbird Resources, compagnie produisant de l’or à Yanfolila, évalue les risques immédiats sur sa chaine d’approvisionnement, mais n’a encore indiqué aucune perturbation. Cora Gold, junior minière active sur le projet aurifère Sanankoro, bientôt en phase de construction, poursuit aussi ses activités normalement.
Pour rappel, les nouvelles sanctions imposées au Mali par la CEDEAO concernent notamment le gel des actifs du pays au sein de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ainsi que dans les banques commerciales de la CEDEAO, la suspension des transactions commerciales non essentielles et la fermeture des frontières terrestres et aériennes que partage le Mali avec les pays de la Communauté. Les compagnies aériennes nationales du Sénégal et de la Côte d’Ivoire ont même déjà suspendu leurs vols à destination de Bamako, la capitale malienne.
Ce dernier point devrait être la principale inquiétude des compagnies minières puisqu’elles importent du matériel pour leurs activités et exportent leurs produits via avion ou par transport terrestre, car le Mali ne possède pas d’accès à la mer. Le moment est donc à la prudence chez les miniers, mais, compte tenu de la situation « fluctuante » et « instable » des relations actuelles entre le Mali et ses partenaires de la région ouest-africaine, une évolution positive pour leurs activités pourrait bientôt intervenir.
La CEDEAO a en effet précisé que les sanctions pourraient être levées « progressivement », sous certaines conditions. Notons que la Guinée, suspendue aussi des instances de la CEDEAO depuis le coup d’Etat de septembre, a indiqué que sa frontière commune avec le Mali reste ouverte.
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