Le Calame - Agression à Dar El Beïdha
Dar El Beïdha, quartier périphérique du Sud-ouest nouakchottois, est réputé zone permanente de criminalité et de délinquance. Meurtres, viols, agressions et cambriolages y sont fréquents. Plusieurs bandes de malfaiteurs y ont élu domicile et sévissent quotidiennement.
Le jeune homme décapité par son compagnon sous les yeux des passants hante toujours les mémoires de l'opinion publique... Les violons du commissariat El Mina 3 ne désemplissent jamais.
La semaine passée, un groupe de gosses jouait au foot, vers 18h, sur une place publique de ce populeux quartier. Un djenk élancé et robuste se présente soudain et s’emploie à leur subtiliser le ballon. Il s'agit d'un délinquant notoire tout juste arrivé de Nouadhibou.
Ceux qui le connaissent s’éloignent craintivement. Mais Mohamed ould Ahmed Oummou, âgé de quinze ans, lui résiste et récupère le ballon. « Tu verras bientôt ! », le menace son adversaire. Et le valeureux garçon de rentrer chez lui, certains de ses copains le rejoignant pour le conseiller de se méfier du malfaiteur.
Vendredi 3 Novembre, le jeune Mohamed qui a oublié l’incident déambule dans une rue bordée notamment d’un atelier de couture, le djenk l’aperçoit et se rue dans ledit atelier pour se saisir d’une paire de ciseaux pointus. Et de courir pour la planter au front du jeune homme, avant de s’enfuir ! Mohamed se hâte de rentrer chez lui, saignant abondamment.
Évacué tardivement à l'hôpital, en raison des longues formalités de réquisition au commissariat de police, il finit par perdre connaissance et entre en un profond coma. Il a depuis subi deux opérations sans reprendre connaissance àce jour. Quant à son agresseur, il a été cueilli par la police après une journée de cavale et placé en garde à vue au commissariat El Mina3.
En dépit de ses nombreux antécédents, sa famille qui paraît avoir le bras long s'est toujours arrangée pour le faire relâcher mais elle aura fort à faire, cette fois, car celle d'Ould Oummou paraît résolue à ne pas lâcher prise.
Sinistre caravane
Une dizaines de camions remplis d'hommes menottés, sous l'escorte de plusieurs voitures de gardes armés, a quitté la prison de Bir Moghreïn. Dirigée par un officier supérieur de la Garde, cette caravane particulière doit traverser plusieurs régions. Elle compte quatre-vingt-neuf bagnards transférés de cette fameuse prison construite il ya quelques années à la toute nouvelle et moderne maison d'arrêt de Nbeïka au Tagant, rapporte une source judiciaire.
Doté des meilleures normes de sécurité, ce dernier établissement pénitentiaire va héberger des centaines de pensionnaires venus de plusieurs prisons du pays. Elle en a déjà reçu deux cents de Dar Naïm.
Parmi cette caravane de condamnés à de lourdes peines, on note la présence de tristement célèbres personnages : Kabila, Van Dam, Ahmed Kalach...Notons que la prison de Dar Naïm connaît actuellement des réfections qui lui permettront de recevoir plus de mille deux cents pensionnaires dans moins d'une année.
Le neveu de l'imam
Samedi 4 Novembre vers 17h, on était sur le point de célébrer El Asr dans une mosquée du quartier Mellah. On attendait l'arrivée de l'imam pour commencer la prière. Des dizaines de fidèles se trouvaient dans la mosquée quand entra un jeune homme qui avait les yeux vitreux et puait l'alcool. Et de rejoindre le deuxième rang en titubant, pour s’y effondrer avant de s’asseoir.
Remarquant son déplorable état, l'un de ses voisins lui conseille de quitter la mosquée comme le prescrit la Chari’a. Fou de colère, l’alcoolole gifle à toute volée. L'homme essaie en vain de le maîtriser mais le forcené est costaud. D’autres fidèles interviennent alors que celui-ci a sorti un poignard. Une foule se forme autour de la mosquée.
La prière est retardée d'un quart d'heure. On s’apprête à informer la police mais le muezzin appelle le saoulard pour le conduire chez l’imam qui habite tout près. Et d’informer les gens qu'il s'agit du neveu de celui-ci, en leur demandant d'enterrer l'affaire.
Rappelons que deux hommes ivres avaient été découverts endormis dans une mosquée du quartier Carrefour à la prière de l’aube, il y a quelques années. Grâce à Dieu, ils s’étaient abstenus de se soulager en ce lieu de culte.
Mosy