L'Authentique - Son nom authentique est « Driss ». Dans les Réseaux sociaux, où il s’est particulièrement fait remarquer ces derniers mois, il est « Mohamed Bouamatou ».
La quarantaine, robuste, bien portant et chiquement habillé, il gère et vit grâce à ses comptes Facebook et watshapp, ouverts sous le nom de Mohamed Bouamatou. S’il est parvenu à s’attirer des milliers « d’amis » ces derniers mois, c’est qu’il a réussi à faire croire aux "habitués de la Toile" qu’il est bel et bien l’homme d’affaires, Mohamed Bouamatou.
Qui aurait pu résister à ses invitations lui qui utilise un profil, constamment renouvelé, avec des photos de Bouamatou authentique ; dont il imiterait parfaitement la voix ?
Ses agissements ont cessé il y a quelques jours. C’était suite à une plainte portée contre lui, par une femme victime. Arrêté et entendu par la Police de Arafat. il doit répondre des accusations portant sur le « faux et usage de faux, usurpation, abus de confiance, arnaque et escroquerie ».
Il faut dire que ce jeune était particulièrement sollicité par les Internautes. Et en fin tacticien, il n’acceptait pas toutes les "demandes d’amis", privilégiant toutefois, la gente féminine, notamment les "grandes dames". Avec ces dernières, il conversait longuement, surtout en soirée, se prenant pour l’authentique Mohamed Bouamatou : il parlait à voix basse, exprimait sa disponibilité à l’aide, et promettait monts et merveilles.
Fort de la popularité de celui qu’il disait incarner -qui est connu pour ses actes de générosité et d’assistance aux populations, « Bouamatou », parvenait chaque fois à obtenir- avec patience-, la confiance et l’attachement de ses interlocutrices.
Alors commençait la deuxième étape de son jeu : la séduction. D’abord, il "louait" ses dispositions à l’expression et avait les mots pour reconnaître la « gentillesse » de ses interlocutrices. Et plus tard, il savait quand et comment franchir le pas pour leur déclarer son estime et le cas échéant, « sa flamme ». Quand il parvenait à obtenir leur confiance, il leur proposait des échanges de photos. Lui détenait des piles de photos de Bouamatou et elles, se créaient les leurs. Et plus les échanges duraient, plus il en demandait, son but étant de parvenir à en obtenir certaines quelque peu "osées".
Une fois cette manipulation réussie, la victime devait vite savoir à ses dépens qu’il s’agissait d’un voyou ! L’homme apparaissait subitement sous un autre visage, rectifiant qu’il n’avait rien à voir avec Mohamed Bouamatou et rappelant qu’il était en possession de « preuves compromettantes » capables de « briser une vie ». La « victime » était ainsi amenée à se plier à la volonté de ce voyou qui lui intimait l’ordre de lui virer des montants par la voie des Agences financières privées, le cas contraire, les « photos sensibles » allaient se retrouver dans les Réseaux sociaux. En désespoir de cause, la victime –souvent des femmes très connues dans la société- s’exécutait !
La semaine dernière, l’une d’entre elles, a décidé de porter l’affaire devant le Tribunal de Arafat. M.N a déposé sa plainte parce qu’elle a refusé de se plier au chantage de « Bouamatou ». L’enquête confiée à la Police va vite permettre de mettre la main sur « l’arnaqueur ». Discrètement encadrée par des policiers, la plaignante revint à la charge et se résolut à verser la rançon, via une Agence financière à Dar naïm. Sur place, un « comité d’accueil » attendit moins d’une heure, pour voir un jeune homme bien vêtu, se présenter auprès du guichet de l’Agence et demander à récupérer l’argent qui venait de lui être envoyé.
Mis aux arrêts par des agents camouflés, l’homme comprit qu’il avait été piégé. Il s’agissait de Driss, un multirécidiviste, escroc, connu dans le grand banditisme ! Conduit au Commissariat, il reconnaîtra les faits portés contre lui et fera de nombreuses révélations sur l’identité de ses victimes. certaines d’entre elles, seraient dans des liens de mariage !
Il précisera que nombre de familles seraient éclaboussées si elles découvraient certaines identités de ses victimes. De sources dignes de foi, les enquêteurs auraient eu accès à ses comptes et seraient en train de répertorier ces victimes. En attendant de voir plus clair dans celte affaire, la justice a décidé de l’envoyer à la prison de Da Naïm.
A.B