En 2009, les pays développés s’étaient engagés à réunir 100 milliards $ par an, à l’horizon 2020, pour aider les pays en développement à faire face aux effets du changement climatique. Un objectif manqué qui suscite encore des frictions sur les montants réels décaissés.
Les pays africains souhaitent la mise en place d'un nouveau système de suivi des financements climatiques des pays riches. Les pays riches estiment avoir atteint 70% de l'objectif annuel de 100 milliards $.
Toutefois, le président du groupe des négociateurs africains à la COP26, Tanguy Gahouma, soutient qu’il faut une feuille de route claire qui permettra de suivre la manière dont les 100 milliards $ annuels de fonds climatiques sont débloqués. Cette demande devrait permettre d’apaiser les tensions entre les pays riches et les pays en développement à moins de deux semaines de la COP26.
Les données récentes de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) révèlent que ce financement a atteint 79,6 milliards $ en 2019, soit 2 % de plus que celui débloqué en 2018. Les pays asiatiques ont reçu en moyenne 43 % des financements climatiques entre 2016-2019, tandis que l'Afrique en a reçu 26 %, indique l’OCDE. Selon M. Gahouma, il faudra un système qui permettra de suivre la contribution de chaque pays et la destination des fonds déboursés.
Les 20 plus grandes économies du monde sont à l'origine de 80 % des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement de la planète. Parallèlement, les pays en développement qui ne sont responsables que de 3% de ces émissions subissent le plus gros des effets du réchauffement de la planète. Le dernier rapport de l'ONU sur le climat prévoit une augmentation des vagues de chaleur extrême, des inondations côtières graves et des précipitations intenses sur le continent.
Les pays africains prévoient de faire pression pour que le financement climatique soit multiplié par plus de 10, d’ici 2030. « Les 100 milliards de dollars étaient un engagement politique. Ils n'étaient pas fondés sur les besoins réels des pays en développement pour lutter contre le changement climatique », soutient Tanguy Gahouma.
Gwladys Johnson Akinocho (Agence Ecofin)