Sputnik News - Enfermé et torturé durant quatorze ans à Guantanamo, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui, Mohamedou a vécu une tragédie.
Son histoire a été portée à l’écran dans le long métrage "Désigné coupable". Il témoigne au micro de Sputnik. Agressions sexuelles, simulacres de noyade, isolement, manipulation de régime, violences physiques…
Mohamedou Ould Slahi a connu toutes les violences durant ses quatorze ans de détention à Guantanamo. "J’ai vu la mort", explique-t-il au micro de Sputnik pour Lignes rouges.
Pourtant, il n’a jamais fait l’objet du moindre chef d’accusation. Sa mésaventure cruelle et surréaliste a inspiré le film à succès "Désigné coupable", sorti en juillet dernier.
Liens suspects avec le djihad
Sur la base de soupçons, d’abord du fait de son engagement aux côtés des moudjahidines en Afghanistan pour combattre le gouvernement soviétique au début des années 1990, puis du fait de la proximité de l’un de ses cousins avec Oussama Ben Laden, le Mauritanien a été remis par les autorités de son pays aux services américains au lendemain du 11 septembre.
Ainsi commence un calvaire de quatorze ans au cours duquel l’ingénieur de formation "croupira" sur l’île cubaine. Ses geôliers le tortureront dans l’espoir de lui arracher des informations… dont il n’a jamais disposé.
À sa libération en 2016, il est renvoyé dans son pays natal. Toutefois, son passeport reste confisqué. Il passe ainsi du sable de la prison de Guantanamo au sable d’une Mauritanie qui, dans son cas, fait office de prison à ciel ouvert. En 2021, son passeport lui est finalement rendu. Cette restitution ponctuant vingt ans de cauchemar.
Pour Lignes rouges, l’homme revient sur son interminable martyre.
Hakim Saleck