Le Monde Afrique - Quatre-vingts personnes, dont 65 civils et 15 gendarmes, ont été tuées, mercredi 18 août, dans une attaque menée par des djihadistes présumés contre un convoi militaire qui escortait des civils, dans le nord du Burkina Faso, selon le dernier bilan officiel, jeudi 19 août. Un précédent bilan officiel faisait état, jeudi, de 49 morts et 30 blessés.
« Un convoi mixte composé de civils, d’éléments des forces de défense et de sécurité [FDS] et de “volontaires pour la défense de la patrie” [VDP] a été la cible d’une attaque terroriste à 25 kilomètres de Gorgadji [dans le nord du pays] », avait annoncé le ministère de la communication burkinabé.
Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a décrété un deuil national de trois jours à compter de jeudi pour rendre hommage aux victimes, fait savoir un décret officiel.
« Durant cette période, les drapeaux sont mis en berne sur tous les édifices publics et dans les représentations du Burkina Faso à l’étranger (…). Les réjouissances populaires, les manifestations à caractère récréatif sont interdites », selon le texte.
La zone « des trois frontières »
Gorgadji, théâtre de l’attaque meurtrière, est située dans la province du Séno, dans le nord du Burkina Faso. Cette zone dite « des trois frontières », à cheval sur le Mali et le Niger, est la plus touchée par les violences. Les morts, civils comme militaires, s’y comptent par milliers.
L’attaque a eu lieu « alors que les forces de sécurité et les VDP étaient en mission de sécurisation des civils en partance pour Arbinda », selon le gouvernement. « Pendant la riposte les FDS et les VDP ont abattu 58 terroristes, et de nombreux autres ont été blessés et ont pris la fuite », selon la même source, précisant que des « opérations de secours et de terrain se poursuivent ».
Cette attaque est la troisième d’une série qui a fait, chaque fois, plus d’une dizaine de morts en deux semaines parmi les soldats engagés dans la lutte antidjihadiste dans la partie nord du Burkina Faso.
Le 4 août, trente personnes, dont quinze soldats, onze civils et quatre supplétifs de l’armée, ont été tuées dans des attaques de djihadistes présumés dans le nord-est du Burkina Faso, près de la frontière du Niger. Le 9 août, douze soldats ont été tués et huit blessés lors d’une attaque dans le nord-ouest du Burkina Faso, près de la frontière du Mali.
Mercredi, cinq supplétifs civils ont été tués dans une attaque dans le nord du pays.
Pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso est en proie, depuis 2015, à des attaques djihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l’est, comme ses voisins le Mali et le Niger.
Ces attaques, attribuées aux groupes djihadistes affiliés à l’organisation Etat islamique et à Al-Qaida et souvent couplées à des embuscades, ont fait plus de 1 500 morts et contraint plus de 1,3 million de personnes à fuir leur foyer.
Le Monde avec AFP