Les trois otages étrangers enlevés lundi au Burkina Faso, deux Espagnols et un Irlandais, ont été tués, a confirmé mardi soir le gouvernement burkinabè. Les trois Européens ont été abattus dans un embuscade survenue dans l'est du pays.
Le Burkina Faso avait lancé d'intenses recherches par les forces de sécurité, dans l'est du pays, pour retrouver quatre personnes portées disparues après une attaque lundi, parmi lesquelles deux Espagnols et un Irlandais. Mais les trois étrangers ont été tués, a annoncé le gouvernement du Burkina, mardi 27 avril, confirmant des informations données plus tôt par des sources sécuritaires.
"Les trois Occidentaux ont été exécutés par les terroristes", a déclaré un responsable des services de sécurité burkinabè.
"Les personnes sur des images diffusées par les groupes armés ont été identifiées comme étant les trois Occidentaux qui étaient portés disparus depuis hier" lundi, a-t-il ajouté en référence aux clichés postés sur les réseaux sociaux.
Le Premier ministre espagnol a également confirmé le décès des deux ressortissants espagnols. "La pire des nouvelles a été confirmée. Toute notre affection pour les familles et les proches de David Beriain et Roberto Fraile, assassinés au Burkina Faso", a écrit Pedro Sanchez sur son compte Twitter en exprimant sa "reconnaissance à ceux qui, comme eux, pratiquent au quotidien un journalisme courageux et essentiel depuis les zones de conflit".
Les deux Espagnols et l'Irlandais sont "des journalistes-formateurs travaillant pour le compte d'une ONG qui œuvre pour la protection de l'environnement", selon une source sécuritaire du Burkina.
L'attaque a été menée par des hommes armés circulant à bord de deux véhicules pick-up et d'une dizaine de motos, selon les sources sécuritaires, qui ont précisé que des armes et du matériel, des motos, deux pick-up et un drone, avaient été emportés par les assaillants.
Prise d'otages étrangers
Plusieurs prises en otage d'étrangers ont eu lieu ces dernières années au Burkina Faso, confronté depuis 2015 à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes.
Un couple d'Australiens avait été enlevé à Djibo, à la frontière avec le Mali et le Niger, dans la nuit du 15 au 16 janvier 2016 lors d'une action apparemment coordonnée avec des attentats à Ouagadougou.
Cette nuit-là, des jihadistes avaient ouvert le feu dans les cafés, restaurants et hôtels de l'avenue Kwame Nkrumah, haut lieu de la vie nocturne ouagalaise, faisant 30 morts et 71 blessés.
La femme, Jocelyn Elliot, avait été remise par ses ravisseurs aux autorités nigériennes environ un mois après son enlèvement. Elle était ensuite rentrée au Burkina avant de regagner l'Australie. L'homme est toujours porté disparu.
En décembre 2018, un couple italo-canadien avait disparu sur la route entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Il avait été libéré au Mali voisin, après plus d'un an de captivité.
Quelques mois auparavant, en septembre 2018, ce sont un Indien et un Sud-Africain qui avaient été enlevés sur le site d'une mine d'or à Inata, dans le nord-ouest du Burkina, puis libérés.
Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger en proie aux attaques jihadistes, en est également la victime régulière depuis 2015.
D'abord concentrées dans le nord du pays, limitrophe du Mali, les exactions attribuées à des groupes jihadistes, dont le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS), ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'est et le nord-ouest.
Depuis 2015, les actions violentes des jihadistes ont fait plus de 1 200 morts et plus d'un million de déplacés, fuyant les zones de violences.
Avec AFP et Reuters via France24