Adrar-Info - Mr le président de la république, son Excellence Mohamed Ould Cheikh El GHAOUANI, en visite officielle à Zrte ce 02/11/2020, a reçu des mains de Mr Brahim O WEISSAT une lettre dont copie est jointe.
Cette lettre explique la situation des retraités, veuves et enfants de retraités dans leur ensemble et sollicite une interprétation correcte de l’article 31 de la CCGT. Nous remercions vivement Mr Brahim pour les efforts déployés afin d’arriver à son but.
Il a aussi brossé cette situation; lors du dîner- débat ; même si le temps de paroles était strictement limité. D’autres personnalités ont également posé les problèmes dans leurs ensemble.
République Islamique De Mauritanie
Honneur -Fraternité -Justice
Associations des retraités et veuves de retraités SNIM (ZRTE –NDB-NKTT) et Délégués syndicaux des retraités Zouérate
le 02 Novembre 2020
// -) Monsieur le Président de la République son excellence Mohamed Ould Cheikh El GHAZOUANI
Objet: Situation des retraités de la SNIM.
Monsieur Le Président de la République, son Excellence Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.C’est d’un grand honneur pour nous, anciens employés de la SNIM qui avons fait valoir notre droit à la pension de retraite, regroupés au sein des associations d’entraide et de défense des nos droits matériels et moraux, résidanats à Zouérate,à Nouadhibou,àNouakchott et dans l’ensemble du territoire national, de vous recevoir à Zouérate et joignons nos voix à l’ensemble de la population du Tiris Zemour pour vous souhaiter la bienvenue.
Mr Le président, les collectifs de retraités ,au nom desquels nous parlons, regroupent des citoyens qui ont tout donné à la nation ,dans l’exercice de leurs fonctions respectives et diverses.
Nous ne cesserons, pour l’essentiel, de glorifier les efforts dépensés par la nation Mauritanienne afin de construire cette énorme entreprise surhumaine en plein milieu d’un désert, aride, hostile à toute présence humaine.
Nous voulons parler de la MIFERMA de l’époque.Vous imaginerez bien Mr le Président qu’une telle œuvre n’a pu s’accomplir que grâce à la volonté conjuguée de l’état Mauritanien et de ses braves fils qui ont consentis d’énormes sacrifices pour édifier ce que vous venez de visiter aujourd’hui.
On peut en citer:-La construction de 650 Km de chemin de fer à la force des bras et à la sueur des fronts, dans des conditions climatiques les plus intenables (vents de sable, chaleurs étouffantes, froid glacial, moyens techniques rudimentaires et des pertes de vies humaines quasi-quotidiennes)
-Les frustrations quotidiennes, les traitements inhumains qu’infligeaient les expatriés aux travailleurs locaux ainsi que les très bas salaires payés par la première entreprise MIFERMA à ses employés locaux (Mauritaniens),
-Notre engagement pour relever le défi de la Nationalisation de la Miferma en 1974 et les sacrifices qui l’ont accompagnée
-Les efforts de guerre du Sahara supportés héroïquement par les employés de la SNIM comme contribution à la défense nationale et en guise de devoir civique
-Le renoncement à de multiples droits et avantages sociaux lors des récessions des économies mondiales, particulièrement celles liées à la baisse du prix de la tonne de fer sur les marchés internationaux
-Les pertes humaines inhérentes à toute activité industrielle de cette envergure ou des employés voient leurs collègues partir pour toujours suite à des accidents de travail ou de maladies professionnelles.
Mr Le président, toutes ces difficultés n’ont jamais effrayé les employés que nous étions. Avec conviction, dans l’unité, l’entraide, le soutien mutuel et dans la foi musulmane, chacun d’entre nous a soutenu, de toutes ses forces, l’essor économique et contribué à la pérennité de l’entreprise SNIM.
Cet élan national de patriotisme a été cultivé et entretenu par toutes les catégories socio-professionnelles: Cadres, agents de maîtrises et ouvriers et employés.
Toutes les souffrances étaient supportables dès lors que la SNIM et ses travailleurs respectaient chacun, en ce qui le concerne, le lien contractuel qui les engageaient.
Le plus grand désarroi et la plus lourde frustration à la limite de l’opprobre se manifeste lorsqu’employé que nous sommes, affichant notre fierté de faire valoir nos droits à la pension de retraite, après 35 à 45 ans de bons et loyaux services, nous retrouvons avec une pension à la retraite payée à hauteur de 40 à 45 % de sa valeur comme simple indemnité de licenciement, sur la base d’une fausse interprétation de l’article 31 de la convention collective générale de travail.
Combien d’entre nous ont fondu en larme, se sentant abandonnés et exploités des années durant, n’ayant d’autre recours que de se fier à l’arbitrage d’Allah le Miséricordieux ou de porter une plainte à la justice qui n’a jamais rien résolu à ce jour.
Mr Le Président, rien qu’à partir de 2005 à 20019, nous avons recensé 1663 départs à la retraite.
Mr Le Président, Parmi ces 1663 retraités:
•451 retraités entre 2005 et 2010 ne bénéficient pas des avantages de la caisse de retraite complémentaire SNIM. Ils ont une pension de retraite très faible et vivent dans la précarité en majorité ne sont pas inscrit à la CNAM,
•Les retraités des années 1980 à 2000 ont des pensions de retraite en majorité équivalentes à 9000 MRO, sans assistance médicale et ne sont pas inscrits à la CNAM
•1102 retraités entre 2011 et 2019 bénéficient de la caisse de retraite complémentaire SNIM et arrivent à terme des 10 années accordées par cette caisse. Certains sont déjà dans une situation déplorable, certains souffrant d’handicaps moteurs et des maladies chroniques
•On estime à plus de 1850 retraités, repartis sur l’ensemble du territoire national, qui vivent avec des handicaps, dans la pauvreté extrême et sans soutien. Certains d’entre eux mendient dans les rues, aux portes des banques et des mosquées des grandes villes du pays,
•Plus de 1000 retraités ont introduit des plaintes à la justice contre la SNIM portant sur la revendication du mode de calcul de leurs pensions de retraite. D’autres retraités s’apprêtent à engager les mêmes voies de recours pour recouvrer leurs droits
•Plusieurs retraités des années 1980 sont en majorité décédés laissant des familles sans assistance aucune. Leurs restent, à l’instar de plusieurs de leurs collègues retraités, les oubliés de la Fondation SNIM, car résidants en dehors du couloir SNIM (NDB –ZRTE).
Monsieur le Président, nous vous demandons:
-d’instruire la SNIM de revoir le mode de calcul de notre indemnité de retraite, de nous reverser les sommes dues et de revenir à l’interprétation correcte de l’article 31 de la CCGT, à l’image des entreprises –MAURITEL –SOMAGAZ.
A cet effet , nous demeurons prêts à rechercher avec elle toute solution concertée et consensuelle pouvant empêcher le déclenchement de futurs conflits juridiques,
-D’instruire la SNIM à prendre en charge les familles au niveau de la CNAM, particulièrement les veuves et les enfants mineurs des retraités SNIM rappelés à Dieu
-D’instruire à la SNIM (sa fondation) à généraliser ses bonnes œuvres à tous les retraités SNIM ou qu’ils se trouvent sur le territoire national et de leurs financer des projets de développement adaptés à leurs milieu de résidence
-A la SNIM d’aider à la réinsertion sociale des retraités dont les conditions de santé le permettent et de privilégier, lors des embauches, les enfants des retraités de la SNIM, selon leurs niveaux d’instruction ou des diplômes.
Au niveau du CNSS, nous demandons que la pension de retraite soit revue à la hausse car beaucoup de retraités ou leur ayant droit perçoivent des pensions trimestrielles dérisoires inférieures à 9000 MRU.
Monsieur le Président,
Depuis votre accession à la haute fonction de chef de l’état, vous œuvrez inlassablement pour l’amélioration de la démocratie, du développement économique du pays, pour la justice sociale, pour l’égalité des droits de tous les citoyens, pour le dialogue politique et social afin d’engager la Mauritanie dans la voie de l’émergence.
C’est conscient de vos efforts que nous, retraités de la SNIM, fondons espoir sur votre compréhension et votre soutien afin d’obtenir les améliorations ci-dessus mentionnées.
Monsieur Le Président,
nous demeurons certains que vous examinerez notre requête avec la sérénité et la lucidité qui vous distinguent car nous sommes conscients que notre demande ne pourra se réaliser,dans de bonnes conditions,qu’avec votre approbation.
Vous voudrez bien trouver ici l’expression de notre soutien à votre combat constant pour que vive la Mauritanie unie et prospère.
Le délégué syndical UTM des retraités: Brahim Ould WEISSAT
Le président de l’association des retraités de Nouakchott: Lam Moctar SAADA
Source : Oumardatt