A l’occasion de la première fête nationale depuis son investiture début août, le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a promis des budgets supplémentaires pour lutter contre la pauvreté et une aide juridique gratuite pour les plus démunis.
Les célébrations de la fête de l’Indépendance, qui se déroulent chaque année dans une ville différente, ont eu lieu jeudi matin à Akjoujt, ville natale du prédécesseur de M. Ghazouani, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui était absent.
Pourtant MM. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et Mohamed Ould Abdel Aziz ont été considérés comme proches pendant des décennies. Un autre ancien président, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, déposé en 2008 par un putsch mené par Mohamed Ould Abdel Aziz, était en revanche présent aux cérémonies militaires pour la première fois depuis plus de 10 ans.
Une nouvelle agence nationale chargée de gérer les programmes de lutte contre la pauvreté sera mise en place « dans les tout prochains jours », a déclaré mercredi soir le président, ancien chef d’état-major des armées, dans un discours retransmis à la veille du 59e anniversaire de l’indépendance de cette ancienne colonie française.
Cette agence sera dotée d’un budget équivalent à quelque 500 millions d’euros sur cinq ans, a-t-il précisé. Le chef de l’Etat a également annoncé que les plus démunis pourront bénéficier d’une « assistance juridique gratuite » prodiguée par des avocats rémunérés par l’Etat.
La proportion des pauvres parmi les quelque quatre millions d’habitants de ce pays désertique a notablement baissé, passant de 44,5% de la population à 33% entre 2008 et 2014, dit la Banque mondiale. Mais la pauvreté persiste dans la capitale Nouakchott et certains groupes, comme les jeunes et les femmes, sont de plus en plus marginalisés, dit-elle.
L’ex-président Aziz, élu en 2009 et 2014 et qui a longtemps été soupçonné par l’opposition de vouloir briguer un troisième mandat, avait finalement décidé de céder le relais à M. Ghazouani, l’un de ses plus fidèles compagnons.
Bien que contestée par l’opposition, l’élection de M. Ghazouani dès le premier tour le 22 juin, avait mené début août à la première transition entre deux présidents élus dans ce vaste pays du Sahel secoué par de nombreux coups d’Etat de 1978 à 2008.
L’ex-président Aziz, avant de passer la main, avait manifesté sa volonté de rester actif en politique en gardant le contrôle de son parti, l’Union pour la République. Mais l’essentiel des élus et des cadres de ce parti, qui dispose d’une confortable majorité à l’assemblée, ont depuis lors affirmé leur soutien au nouveau président, qui vient de se séparer des chefs de la garde présidentielle nommés par son prédécesseur.
Xavier-Gilles CARDOZZO
Afriquinfos via cridem