Le Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux relations avec la Société Civile (CDHAHRSC), Hassena Ould Boukhreiss, est monté au créneau pour exhorter à la manifestation de la vérité dans le cadre du dossier RP 459/2019 S mettant aux prises magistrats, d’une part, et de l’autre l’Ong Ira avec la mère de la présumée victime dite Ghaya Maiga (du nom de la fillette).
Cette affaire a éclaté le 1er septembre avec sa dénonciation par l’Ong Ira suivie d’une plainte contre Lalla Mint Jiddou. La mère de la victime elle-même dénonce une « calomnie » précisant que c’est elle-même qui aurait placée sa fillette chez Lalla Mint Jidou, comme « Bindane » (jeune domestique) contre 800 MRU par mois. L’information est corroborée par la fillette devant la Justice. Cependant Ghaya Maiga aurait porté plainte contre son employeur pour «mauvais traitements » à caractère esclavagiste. Il y a trois ans, Ira avait mené campagne contre le travail des enfants domestiques haratines. Les maigres salaires (en dessous du Smig) engrangés par les enfants aidaient leurs familles dans le besoin.
Dans un communiqué rendu dans les circonstances de cette affaire, le CDHAHRSC a appelé les acteurs impliqués « à veiller au respect des conventions internationales ratifiées par la République Islamique de Mauritanie et la législation en vigueur en matière de droits de l’Homme et de lutte contre les pratiques esclavagistes» les invitant également à concentrer les efforts de tout un chacun à la manifestation de la vérité loin de la « surenchère » et de la « dénaturation des faits » mais en veillant particulièrement à préserver les droits des présumées victimes.
Malgré la criminalisation du phénomène de l’esclavage dans le pays ( Loi 2015-031 portant incrimination de l’esclavage et pénalisant les pratiques esclavagiste), certaines Ongs des droits de l’Homme dont notamment Ira continuent de dénoncer des pratiques esclavagistes dans le pays.