La nomination de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances Moctar Ould Diay à la tête de la SNIM a provoqué une véritable onde choc, y compris dans le propre camp de la majorité au pouvoir. Tant l’homme est honni, pour ses méthodes rustres et surtout pour le peu de scrupule manifeste et revendiqué sur lequel il a bâti son inexorable ascension dans le cénacle du pouvoir. Démagogue à l’excès l’homme a lancé un défi à l’opinion publique en publiant sciemment, et alors que rien ne l’y obligeait, sa déclaration de patrimoine. C’est tout à son honneur. Pourvu que les autres hommes politiques prennent exemple sur lui. Ce faisant, il livre à ses « bourreaux » la corde qui pourrait le pendre.
Evidemment le ministre sortant se garde bien d’apporter le moindre document pour soutenir ses allégations, comptant sur son pouvoir de persuasion pour empêcher ceux qui, pourraient s’intéresser à en savoir plus de chercher plus loin, le cas échéant, de mettre en doute ses déclarations.
Au demeurant, à première vue, cette déclaration est truffée de contre vérités, voire de mensonges. Le ministre se garde bien d’expliquer comment il a pu constituer cet important patrimoine revendiqué qui avoisine le demi milliard d’ouguiya ancienne, et ce en une seule décennie de fonction dans l’administration publique. Le ministre eut été mieux inspiré s’il avait déclaré ce qu’il a gagné ces dix dernières années, d’autant qu’il semble dire qu’il n’a rien à cacher.
Voyons en détail ce qu’il déclare :
- Une villa située à côté de « Hammam Nil » acquise, selon lui, deux ans avant son arrivée à la tête de la DGI. Absolument faux ! Moctar Ould Diay a été désigné par la ministre Nebghouha Mint Haba en 2008 à la fonction de conseiller chargé des stratégies et du suivi évaluation au Ministère de l’Education Nationale pour un salaire tournant autour de 140 000 Ancienne ouguiya. Voudrait-il nous faire croire qu’il a abandonné son bureau d’études où il gagnait beaucoup d’argent, pour un salaire à la fonction publique ?C’est le bureau d’études spécialisé en études statistiques et économiques qui lui aurait permis de se procurer une villa à Tevragh Zeina ? Les autres bureaux d’études vont rire sous scape. Pourquoi abandonner une affaire si juteuses pour une si « ingrate » Aucun conseiller de ministre ne dispose de moyens matériels qui pourraient lui permettre de résider à Tevragh Zéina surtout pendant les premières années de sa carrière et encore moins posséder un patrimoine qui égale celui déclaré acquis par le ministre à cette époque. Evidemment le ministre pourrait jouer à la transparence totale et publier l’acte de vente pour la date d’acquisition et surtout dire avec quel argent et quelles consultations il a pu payer cette villa qui par ailleurs devrait coûter au bas mot prés de 70 millions d’anciennes ouguiyas !
- Une Villa (son actuelle résidence) dont le terrain a été acheté en 2013 et sa construction achevée en 2015. Probablement la seule déclaration correcte, valeur approximative 130 millions d’ouguiya Anciens.
- Un terrain de 600 m2 à Tevragh Zeina acheté en 2005. On peut fortement douter qu’en 2005 il ait assez d’argent pour se payer un terrain à Tevragh Zeina, valeur approximative 20 millions Anciennes ouguiyas.
- Un terrain de 500m2 acquis en 2009 alors qu’il est simple conseiller au ministère de l’Education Nationale (sic) valeur 10 millions.
- Un terrain de 1300 m2 à Tevragh Zeina acquis en 2014, abritant cinq locaux commerciaux dont quatre sont actuellement sous location. Evidemment le ministre se grade bien de donner une quelconque indication de localisation mais on peut raisonnablement supposer que la résidence est située sur une route principale asphaltée ; ce qui lui donne une valeur de plus de 140 millions.
- Une maison à Maghta Lahjar, achetée en 2010 avec le salaire du MEN (sic) valeur 15 millions, Anciennes ouguiyas.
- 160 têtes de caprins et ovins et 20 camélidés, selon lui, moins que ce qu’il avait lorsqu’il était conseiller du MEN avant 2010. (Valeur 9 millions).
- Un compte bancaire avec 28 millions Ouguiyas Anciennes, dans une banque nationale et un second compte dans une banque étrangère avec 200 dollars de solde. Dès lors qu’il tient à jouer à la transparence jusqu’au bout pourquoi ne pas publier le relevé de ce compte pour voir s’il n’a pas servi à acquérir un bien immobilier à l’étranger ?
- Deux véhicules SUV un V8 et un Prado, valeur estimée 55 millions.
- Une palmeraie à Djonaba , valeur estimée 5 millions
- Un membre de la famille possède un Terrain à Riad acheté en 2005 et un autre à Tevragh Zeina acheté en 2012 valeur 10 millions.
- 7 millions de créances dues par un de ses amis.
Le total de l’ensemble des biens déclarés, est de 499 millions d’anciennes ouguiyas.
Evidement le ministre se garde bien de donner son revenu en tant que DGI et tant que Ministre mais à quoi bon, puisque la majeure partie de ce patrimoine semble être constitué avant ces deux fonctions. De qui se moque-t-on ?
Ajoutons que le ministre Moctar Ould Diay est acteur principal dans certains dossiers dont on continuera à parler pour longtemps encore et qui méritent des éclaircissements.
- L’examen et l’adoption par le Conseil des Ministres réuni le Jeudi 6 juin 2019
d’un Projet de décret portant approbation de la Convention d’Etablissement entre le Gouvernement de la République Islamique de Mauritanie et la Société NOUAKCHOTT MEDICAL CENTER (N.M.C.) et ce l’insu du Ministère de la Santé. Cette clinique créée en Mars dernier bénéficie avant son ouverture d’un avantage sur les autres établies depuis des années. - La présentation et l’adoption par le Conseil des Ministres du Jeudi 27 Septembre 2018 d’une communication portant sur une concession en mode Partenariats Public-Privé (PPP) pour le financement, la construction et l’exploitation d’un terminal à conteneurs et d’une jetée pétrolière au Port Autonome de Nouakchott au profit du groupe asiatique OLAM et sa filiale Arise et ce à l’insu du Ministère de l’Equipement.
- L’adoption parle conseil des ministres du 6/6/2019 du projet de collectif budgétaire qui consacre 4 milliards de MRU à la célébration du 59ème anniversaire de l’indépendance prévu à Akjoujt.
- Et dans l’ultime conseil des Ministres tenu dans les temps additionnels qui s’est réuni jeudi 25 juillet 2019, l’adoption d’un Projet de décret portant règlement type de copropriété (RTC) et organisation institutionnelle et administrative de la copropriété. Et ce à l’insu du Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme bien entendu cette réglementation ne profite qu’au propriétaire des grands immeubles en construction à Nouakchott et lui permettra de pouvoir les vendre appartement par appartement ou plateau par plateau.
MSS