L’espoir né de l’investiture du Président Ghazouani doit jeter les bases d’un nouveau processus plus capable à renforcer la cohésion nationale. En dehors de sa bonne réputation morale, le nouvel homme fort de Nouakchott jouit d’une riche expérience professionnelle pour marquer l’histoire.
Il suffit juste d’entamer rapidement un dialogue direct sans intermédiaire avec l’opposition pour la mise en place d’un gouvernement de cohabitation nationale. Il faut partir du principe que mon opposant n’est pas forcément mon ennemi. Ses idées autant qu’elles puissent déranger vont certainement dans le sens du but recherché conformément à sa vision. Il faut savoir tirer profit de sa riche expérience dans le camp adverse pour surmonter ensemble les obstacles.
Nous avons un exemple de démocratie dans le Sénégal voisin qui a toujours forcé l’admiration. Pendant deux mandats présidentiels, le Président Abdou Diouf a nommé le leader de l’opposition Maître Abdoulaye Wade comme Ministre d’Etat. Cela n’a jamais empêché ce dernier de démissionner à chaque échéance électorale pour se porter candidat. Chacun des deux hommes a su profiter de l’expérience de l’autre comme Président ou comme opposant. Le premier décret signé par le Président Wade après son investiture déclarait une immunité judiciaire pour son prédécesseur. Cette belle image de la démocratie sénégalaise a renforcé l’idée d’un Etat de droit pour encourager les investisseurs étrangers.
Il faut organiser des états généraux sur l’éducation.
• Réviser le processus d’enrôlement pour permettre à tous les citoyens qui jouissent de leurs droits de s’enrôler. Et reconnaître la double nationalité.
• Interdire toute initiative, activité ou regroupement à caractère tribal ou ethnique.
• Développer une nouvelle citoyenneté sous un nouveau slogan : « Refaisons Ensemble la Mauritanie ».
• Annuler tous les mandats d’arrêts pour permettre à tous les opposants forcés à l’exil de revenir dans leur pays à commencer par l’homme d’affaires Mohamed Bouamatou et l’Imam Chafi.
• Rétablir les relations diplomatiques avec le Qatar. En politique, les intérêts priment sur les sentiments.
• Saisir l’opportunité qui nous est offerte d’être le portail du Maroc sur l’Afrique pour renforcer les relations avec ce pays frère pour créer de nouvelles infrastructures routières et autres moyens de transports plus modernes. Grâce à ses infrastructures très modernes (autoroute, flotte aérienne, TGV, trains, agriculture …), le Maroc prouve chaque jour qu’il est le nouveau dragon économique d’Afrique. Ensemble nous pouvons réaliser beaucoup de choses.
Le Président Aziz a certes fait beaucoup de choses qui resteront à jamais gravées dans les mémoires. Qu’il en soit grandement remercié. Mais il a aussi fait des erreurs en sous estimant la valeur de ses opposants.
Mohamed Abdallahi EL HEBLY
Politologue