Les premières mesures prises par le nouveau président de la République, Ghazwani ne semblent pas bien appréciées par les mauritaniens ; il suffit, pour s’en convaincre, de les écouter dans les transports, dans leurs bureaux ou dans leurs salons.
En effet, le come back d’Ismaël Ould Bodde Cheikh Sidiya, de l’ancien ministre de l’intérieur Ould Mohamed Lemine, bombardé nouveau Dircab et d’Ould Béchir qui n’aura lui chômé que quelques 48 heures, ne passe pas bien dans l’opinion.
Ces nouveaux promus sont certes compétents, ils disposent de grandes qualités intellectuelles et d’une expérience en matière gouvernementale, mais, d’après les réactions d’un certain nombre de mauritaniens, cela ne semble pas répondre à leurs attentes, tant ils sont pressés de tourner la page d’Ould Abdel Aziz, pour entrer dans une nouvelle ère de gouvernance.
Ces premiers actes posés au lendemain de la passation de pouvoir ne rassurent donc pas. Interrogé à ce sujet, un confrère s’exclame : ce n’est pas mieux qu’Aziz. Les mauritaniens ont besoin de réel changement mais pas de panachage ; ils veulent de visages nouveaux et leur pays n’en manque pas.
Ils avaient cru d’abord au discours d’investiture du 1e mars, ensuite à celui du 1er août 19, lors de la prestation de serment. Ces deux sorties avaient suscité un espoir, mais hélas ! La question légitime qu'on est en droit de poser est de savoir si Ghazwani n'a pas perdu la première manche du combat qui semble l’avoir opposé à son prédécesseur, depuis que celui-ci a perdu toute possibilité de briguer un 3e mandat.
En plus, le fait que la publication de la composition du gouvernement prenne du retard renforce le doute des mauritaniens. Enfin, va-t-on vers le retour d’un autre « changement dans la stabilité » et donc de celui des zombies ? La question mérite d’être posée.
Le Calame