Zein Al Abidine, naguère inconnu, et propulsé par son mentor, Mohamed Ould Abdelaziz, à la tête du patronat, rafle sans coup férir tous les marchés publics dont le dernier serait l’attribution encore officieuse à son entreprise RIMTEL de la licence 4G. Explications.
Le président Aziz l’avait dit dans une conférence de presse, il y a quelques temps à Nouadhibou. « On va créer des hommes d’affaires ». On avait ri de cette désinvolte révélation sur le sujet au lieu de prendre le président au mot. Pourtant lui, il avait bien une suite dans les idées à ce propos. Fin calculateur, il savait que ses faits et gestes seront suivis, scrutés par les limiers contre les biens mal acquis prêts à dénoncer les dirigeants africains notamment ceux voulant se forger une fortune colossale sur le dos de la Princesse.
Mais s’agissant du président Aziz, il joue toujours au plus fin. Et en attendant sa déclaration de patrimoine, les mauritaniens peuvent au moins se fonder sur l’une des rares déclarations publiques où le président parle de son patrimoine. Jl révélait, en effet, dans la même conférence à l’époque qu’il n’avait comme moyens personnels qu’une brigade hydraulique servant de l’eau à des populations pauvres –appauvries- situées entre Taziast et Tijiritt, dans le nord du pays. Bien austère !
Mais aussitôt dit aussitôt fait. Pour le président, il ne manquait qu’un profil d’homme d’affaires qui ferait ses affaires. On ne fouinera pas longtemps avant de dénicher Zein Al Abidine Ould Cheikh Ahmed, un fournisseur d’équipement informatique qui dirigeait un petit office appelé CDI. Il ne restait plus que lui imposait un look moins islamisé le sommant de quitter sa barbe pour une plus « présentable ». Et le tour est joué.
Le 14 mai dernier, le président du patronat serait venu lui-même déposé l’offre de son entreprise RIMTEL à l’autorité de régulation afin d’éviter tout ébruitement de son contenu. Même si l’annonce de l’attribution ne serait pas encore officielle, dans les coulisses de l’autorité de régulation, on indique qu’aucun autre candidat n’aurait de chance face à ce nouveau dinosaure des affaires.
De buvetier, le succès de Zein Al Abidin dans les affaires en Mauritanie laisse pantois même si tous soupçonnent, Mohamed Ould Abdelaziz, de lui frayer un boulevard pour les marchés publics. Il est propulsé pour sa nouvelle «stature » président du patronat en 2018 après avoir glané des marchés publics sur mesure.
Patron de la BMI, créée en temps record, maitre d’œuvre du palais «Mourabitounes» en 2017. Un marché de 14 milliards offert de gré-à-gré sous le sceau de l’urgence. Il y eut également le marché de la nouvelle université. Celui du centre commercial de Nouadhibou, encore en chantier ; celui de l’achat de l’école justice où son épouse, Meyta Mint Abdellahi, est citée. Il est également dans le marché de l’impression des bulletins de vote pour la présidentielle. Zein Al Abidin semble bien né sous de bonnes étoiles…de Général. Lequel serait désormais l’ombre de l’autre ?
J.D