La Mission d’observation de l’Union européenne (MOE) sur l’élection présidentielle sénégalaise, dont le premier tour est prévu le 24 février prochain, a commencé son travail avec une « centaine » d’observateurs déployés sur le territoire national, a annoncé la cheffe de mission, l’Espagnole Elena Valenciano, lors d’une conférence de presse donnée lundi à Dakar.
« Les observateurs ont été déployés hier (dimanche). (…) La préparation du travail (a pris) pas mal de temps… C’est aujourd’hui qu’on démarre », a déclaré Elena Valenciano, à la tête d’une équipe « arrivée le 15 janvier » dans la capitale sénégalaise et composée d’une « centaine » d’observateurs dont le rôle est « d’observer l’ensemble du processus » électoral.
Soumis à « un code de conduite très strict », ces observateurs, dont « 28 de longue durée », sont des « experts indépendants » issus des 21 Etats-membres de l’UE ainsi que de la Norvège, la Suisse et le Canada, a détaillé Mme Valenciano, selon qui le Sénégal est un pays « important » pour l’UE.
C’est, a-t-elle rappelé, la deuxième mission électorale du l’UE déployée dans ce pays, « en accord avec le gouvernement sénégalais », après celle de 2012 pour le suivi de la présidentielle remportée à l’époque par Macky Sall, un candidat sortant qui remet cette fois-ci son mandat en jeu face à quatre adversaires.
« Les missions de l’Union européenne sont impartiales, neutres et indépendantes », même si « les critiques » font « partie de notre travail », a-t-elle affirmé.
Présente au Sénégal « jusqu’à la proclamation des résultats définitifs », et « deux jours après le(s) scrutin(s) – dans l’éventualité d’un second tour -, la Mission présentera publiquement, lors d’une conférence de presse, ses observations et conclusions sur le processus », a assuré Elena Valenciano.
De même, a-t-elle ajouté, un « rapport final de la MOE et de l’UE sera présenté aux autorités (sénégalaises) et au public quelques semaines après. Ce rapport comprendra une évaluation plus approfondie du processus électoral, ainsi que des recommandations pour les scrutins à venir ».
A une question sur les premières impressions de la Mission, elle a déclaré : « on n’a pas vraiment d’éléments d’observation à transmettre. C’est un peu tôt d’émettre un avis sur ce que l’on a observé, car on a très peu observé pour l’instant ». Malgré tout, elle a précisé que les observations de l’UE ne concerneront pas « les éléments qui ont un lien avec les procédures judiciaires quelconques » du Sénégal.
Répondant à ce propos à une question sur les cas de Khalifa Sall et de Karim Wade (recalés de la présidentielle à cause de leurs ennuis judiciaires), elle a affirmé qu’ils relevaient de la justice d’un pays « indépendant et autonome » qui s’est prononcée sur ces deux personnalités.
Sur la même lancée, Denis Petit, analyste électoral, a souligné que la Mission n’avait « pas de commentaire » à faire sur la façon dont le parrainage des candidatures a été appliqué pour cette élection, même si, a-t-il reconnu, ce système a généré « des mécontentements ».
Dans tous les cas, « nous invitons tout le monde à maintenir un climat de tranquillité pour les élections » et à éviter « la violence » car elle pourrait décourager les électeurs à aller voter, a lancé la cheffe de la Mission d’observation de l’Union européenne.
ODL/cat/APA via cridem